Chamechaude depuis le téléski

C'est pas la forme, hier je suis allé boire un café chez un ami qui marche un peu à coté de ses pompes, il m'a offert gentiment des pâtes de fruits mais je crains qu'il ai confondu 2001 et 2010 concernant l'année de péremption. Bien qu'elles furent encore tout à fait mangeable, la digestion elle, en revanche, s'est avérée beaucoup plus laborieuse. En bref: les pâtes de fruits m'ont fatigué.

Ce matin nous ne partons pas trop tôt et c'est tant mieux. Il pleut, la route est blanche juste au dessus, le brouillard est à couper au couteau et pour couronner le tout je suis indisposé. Malgré tout cela nous partons pour un Chamechaude, Concernant la balade initiale, on verra plus tard. Après une montée en voiture délicate où j'ai du consommer 20 litres à force de patiner. Nous chaussons.

Avec mon nouveau matos, je suis comme une poule qui aurait trouvé un couteau..... mais comment ça marche? il y a des spatules devant et derrière ??? La fixation est minuscule, je ne retrouve plus mes marques. Comment ces deux minuscules picots à l'avant vont supporter ma finesse légendaire : Je passe en force comme un bourrin. La largeur de ces skis est surprenante : on dirait deux grosses escalopes pannées..... le début de la balade, avec mon envie permanente de gerber, est laborieuse. Je me demande si le spécialiste n'a pas monté les peaux à l'envers ! Mon dieu que le sommet est loin! A première vue, la neige doit être excellente, il faut persévérer.

Je donne rendez-vous à Loïc à la brèche Arnaud pendant qu'il s'ébat joyeusement dans la tourmente au sommet. Pour moi la brèche sera déjà une victoire ! Finalement je monte plus haut, non loin du terminus, j'ai pas raté grand chose. A peine abrité derrière un repli de rocher, je décolle avec peine ces nouvelles peaux. Mais c'est collé à l' araldite ou bien ? Heureusement mon tournevis pris en cas de réglage permet de faire sauter la glace. Loïc m'enseigne les arcanes du maniement de ces lowtech et 30 minutes plus tard nous sommes fin prêt ! Hélas la visibilité me permet à peine de voir mes spatules qui pourtant se sont singulièrement rapprochées de mes pieds. Nous attendons patiemment l'éclaircie (il y en a de temps en temps) et Feu.

Alors là c'est la révélation, autant ces énormes planches paraissent lourdes et pataudes à la montée, autant il est facile d'envoyer des courbes et contre courbes à la descente, c'est le Nirvana! Les 40 cm de fraiche ultra légère, bien que légèrement croutée en haut, n'offrent aucune résistance. J'ai tout à coup l'impression de skier comme un Dieu.... suprême jouissance ! Bon évidemment avec mon indisposition gastrique, il me faut reprendre par moment ma respiration sous peine de gerber et de souiller cette blanche poudre. Mais la neige vole devant moi et la simple rotation d'une oreille suffit à infléchir la courbe là ou le regard porte : magique. Descente d'anthologie ! Voilà ce que j'attends d'un ski : me faire croire que je suis bon ! Et l'objectif est totalement atteint. Peu importe la présence de vielles traces sournoises, ça tourne tout seul !

J'ai trouvé autant de différences entre mes skis droits antédiluviens et mes premiers paraboliques qu'entre mes paraboliques et ces escalopes pannées ! Jolly, numérote tes abattis, ça va charcler !

Il ne nous reste plus qu'a rentrer à la maison avec l'enregistrement du concert d'Archive d'avant hier en musique de fond... hummmmm.


Pour info : Snoop dady + lowtech = 500 grammes de moins que mon ancienne paire de barramines.