Le Chauvet en Beaumont depuis Quet en Beaumont

Après une parenthèse en Haut-Adige, revoilà enfin les bonnes montagnes des alentours de Grenoble.... Si la Motte Chauvet n'a pas de peintures rupestres, les montagnes qui ornent l'horizon n'en demeurent pas moins magnifiques et autrement plus anciennes ! La montée se passe dans une végétation de plus en plus abondante, Bruyères et genets reprennent doucement leurs droits. Sur l'épaule finale, le soleil commence déjà à cuire malgré l'heure plus que matinale. La rosée, d'habitude cantonnée dans les basses altitudes, persiste jusqu'au sommet, là où les vaches ont trouvé refuge de la probable canicule du jour.

Question conditions de vol, c'est idéal si l'on excepte l'orientation qui me force à faire le tour par dessus l'épaule qui descend mollement vers l'ouest. Alors que je me prépare, un traileur débouche de nul part et me fait sursauter. Il me souhaite bon vol tout en descendant, alors que j'en termine avec la préparation. Je cours derrière lui et le dépasse par les airs.... Pour une fois je vais plus vite que lui ! Je passe largement au dessus de l'épaule pourtant diablement longue et plate. Le vol est somptueux dans une mer d'huile. Peu à peu la vallée se rapproche.

Attention, actuellement il n'y a plus un seul terrain disponible, la seule issue reste la petite route qui passe perpendiculairement au plan de vol.... Exercice de précision d'atterrissage. Je me mets en approche et vise le goudron, alors que je pensais la partie gagnée, force est de constater que je vais atterrir vent de cul ! Plutôt que de me vautrer sur l'asphalte, je tarde l'arrondi pour passer le goudron et touche le sol au bord de la route... mais la vitesse horizontale est bien trop grande... il en résulte un dérapage en travers dans les hautes luzernes sur deux bons mètres.... heureusement que ça glisse sinon bonjour la roulade !

Pendant que je plie la voile sur le parvis de l'église, arrive un gars qui vient me raconter ses vols qu'il faisait ici il y a vingt cinq ans ! Nous tombons d'accord sur le bonheur de cette discipline, et puis je termine tranquillement de ranger la voile. C'est à ce moment que déboule depuis le fond de la vallée mon traileur ! Rapide sa descente !