Côte Belle Par le col d'Hurtières depuis Entraigues.

La première constatation en arrivant à Entraigues, c'est la dérive des nuages d'altitude. Vent de secteur Sud-Ouest assez fort, c'est pas gagné pour le décollage. Mais comme la balade est plaisante, inutile de déprimer. Le début sur ce vieux chemin empierré est ludique, et puis une première série de virages jusqu'au plateau de Lavacherie. Une petite pause à la sourcette avant de traverser la prairie, l'ambiance est calme, le sentier est fraichement entretenu comme tous les ans, tout va pour le mieux. La deuxième série de lacets jusqu'au sentier horizontal des tunnels est beaucoup plus fastidieuse, la vue est belle certes, mais je ne me rappelais plus qu'il y avant autant de distances.

Enfin la dernière partie sous les tunnels est toujours étonnante. Arrivé au Col d'Hurtière, la brise me fouette le visage sans pour autant me faire perdre l'équilibre. Compte tenu que ce col provoque un effet venturi, cela ne devrait pas être pire plus haut - enfin on y croit. Plutôt que de prendre directement vers le sommet, j'emprunte le sentier qui passe par le col supérieur, les cent derniers mètres me rassurent un peu, pas de rafales trop fortes.

Au sommet la vue est translucide sur l'Obiou, le Laton et les Ecrins qui dépassent en arrière. Le plan de vol comporte cependant une inconnue, il s'agit de voler vers le Col d'Hurtière, et à sa verticale, tourner à gauche pour filer vent de cul sur Entraigues. Plan envisageable seulement avec une brise raisonnable. Après un petit quart d'heure à humer l'air face à l'infini ma décision est prise, le vent est fréquentable. Il faut étaler la voile à l'opposé de la destination finale, ça fait toujours drôle ! Gonflage face voile obligatoire dans cette brise néanmoins conséquente. Je m’apprête à passer sous le vent d'un relief certes mou, mais sous le vent quand même.... la pression monte d'un cran....

Angoisse totalement infondée, le col est large et la brise sans doute trop calme, pas la moindre turbulence si l'on excepte un taux de chute anormalement élevé pendant un bon moment qui me fait douter de l'atterrissage à coté du terrain de tennis.... finalement plus loin la trajectoire redevient habituelle avec ses presque 8 de finesse... valeurs impensables à nos débuts !

Le terrain de tennis est en réfection, les ouvriers s'activent. Aux mimiques qu'ils font au moment où je passe juste au dessus de leurs têtes, je suppose une équipe italienne : Ils parlent avec les mains ! Effectivement une fois au sol nous échangeons quelques mots, ils viennent bien de l'autre coté des Alpes : chaleureux et démonstratifs on dirait un film de Dino Risi !