Sommet de Malaval par le pas de Serre-Brion

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 23-07-2012
  • 9h
  • 1250 m

Quatrième passage. La journée de ce lundi était annoncée comme très belle, et pas très chaude : en fait, c'est surtout ce deuxième argument qui m'a fait prendre le jour de vacances. Et j'ai drôlement bien fait : la journée fut magnifique !

Dans les précédents compte-rendus, j'ai raconté les cheminements sur la crête, ou ceux au pied de la falaise et dans le pas. Aujourd'hui je vais aborder la partie basse du sentier, celle depuis Bourg Menu jusqu'à l'abri de la Peyrouse. Souvent ces parties-là des chemins, celles du bas, sont passées sous silence, presque comme si elle n'existaient pas. Dans le cas d'espèce, ce serait un tort que de ne pas l'évoquer et de lui consacrer quelques lignes.

Faut dire que le départ est quand même un peu sévère, car il attaque de suite face à la pente. Alors, pour se mettre en jambe il est utile de le faire "à l'ancienne", c'est à dire lentement, histoire que le coeur comprenne, et qu'il monte en régime lui aussi. Le chemin emprunte les tracés des exploitants, des tracés qui visent d'abord à l'efficacité parce qu'ils utilisent les tracteurs... Cailloutis, rigole, le sol n'est pas joli-joli et même parfois on pourrait se croire dans le lit d'un petit ruisseau. C'est d'ailleurs bien probablement le cas, lorsqu'une pluie ou un orage vient à passer par là. L'effort, un peu rude, fait baisser le front, et le paysage qui est déjà restreint par les haies latérales, tourne à la miniature quand les yeux cherchent où poser les chaussures.
Il faut bien trois-quarts d'heure de cet exercice pour arriver au gros caillou, qui indique un premier changement dans le rythme de la montée. Mais ce n'est pourtant pas complètement fini. Allez ! Encore un peu...
Finalement ce sera presque une heure...

Et voilà.
Changement !
D'un coup d'un seul, le chemin entre dans la forêt de feuillus, et là c'est le miracle. Cette trace rugueuse et pénible, devient tout simplement régulière, souple, enchanteresse. Oui, enchanteresse, le mot n'est pas trop fort. D'un angle parfait face à la pente, juste ce qu'il faut pour gravir mais ne pas fatiguer; doux sous la semelle comme on croirait que seules les moquettes pourraient y parvenir; propre et sans un caillou qui viendrait, non pas faire trébucher, non, mais qui viendrait seulement taper le flanc de la semelle; ce chemin est parfait ! Dès qu'on en prend les premiers mètres, le soulagement se diffuse dans les muscles. Et l'esprit peut à nouveau aller à vagabonder. Les rêveries reprennent, ou bien les projets, c'est selon.
Les épingles s'enchaînent les unes après les autres, mais on ne les compte pas. L'envie, c'est non pas de savoir si cela finit bientôt, mais plutôt de s'inquiéter si cela va continuer.

Évoquer la montée, c'est une chose.
Mais que dire de la descente !
Rêve. Extase...

Généralement la descente se fait aux heures chaudes de l'après-midi, quand le soleil a fait sa course jusqu'au zénith - et même un peu au-delà - et qu'il plombe l'air d'une consistance qui a du mal à traverser la trachée artère. C'est dans cette ambiance-là, que vous quittez l'abri de la Peyrouse et que, 20 mètres plus loin, vous bifurquez à droite, vers le bas. L'entrée au paradis des chemins commence. Quelques arbres d'abord, mais au feuillage épars et bas sur branche, ne vous protègent que peu des ardeurs du climat. Une première épingle à cheveux vous fait éviter les pentes pierreuses et ensoleillées du versant montagnard et vous ramène dans la forêt. Petit à petit la pénétration sous le couvert s'augmente... par étape... progressivement...
Alors, subrepticement, une fraîcheur nouvelle vous entoure, sans que n'ayez pu l'anticiper.
Une deuxième épingle se présente, vous évitant à nouveau les durs rayons de l'astre du jour. Et vous revenez dans la fraîcheur.
Bientôt il n'y a plus qu'elle : la fraîcheur !
Quel bonheur !
Tout devient plus facile : la respiration, les mouvements.
Les jambes s'avancent toutes seules, pas par pas. Les cuisses n'ont plus besoin de forcer pour retenir la descente : l'élan est juste bien dosé par l'angle du chemin. Chaque chose se fait dans la douceur. Et dans le plaisir...
Car un tel plaisir, ce n'est pas donné à tous les chemins...
Emporté par ces sensations, je comprenais que j'allais revenir ici, forcement, ne serait-ce que pour éprouver une fois encore cet enveloppement magique et si doux...


Vers le bas des lacets - je n'ai pas compté lequel - j'ai remarqué l'emplacement d'une ancienne charbonnière. Elle est là, ronde, plate, envahie de quelques troncs qui ont poussé au milieu du cercle, accueillante.
Et dire que c'est la énième fois que je passe là, à côté d'elle, et que je ne l'avais toujours pas vue... ! Alors je vous en parle, pour que vous ne fassiez pas comme moi.

Ce bonheur dure une petite demi-heure, à peine.
Autant dire qu'il faut bien en profiter.

Voilà.
Je vous ai raconté cette histoire.
J'espère qu'elle vous aura plu, et qu'elle vous tentera d'aller marcher sur ce sentier. Il mérite bien votre passage.
Il vous attend.

Après avoir monté ce chemin, et avoir dépassé l'abri de Serre-Brion, j'en ai profité pour aller visiter ce coin :
http://www.bivouak.net/topos/course.php?id_course=5114&id_sortie=10853&id_sport=2

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Creative Commons licence

Commentaires

Luc
25-07-2012 09:53:26

François The retour! À bientôt de te lire ;-)

ced
24-07-2012 22:49:30

On ne t'arrête plus par là bas ! :wink: Sympa ton récit, c'est vrai que ces passages auxquels on ne prête parfois que peu d'attention peuvent être un régal.



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