C'est une grande et belle sortie aujourd'hui, non pas par l'objectif choisi, qui ne présente aucune difficulté (mais elle reste pour moi l'une de mes sorties préférée, allez savoir pourquoi). Non c'est une grande sortie car Jojo est de retour ! Et ça c'est vraiment la bonne nouvelle.
Loïc est le grand organisateur de la journée, elle s'est déroulée à la perfection, choisissant l'objectif avec pertinence, attentionné avec le convalescent, il a par ailleurs dans son sac une corde élastique pour faire face à une éventuelle baisse de régime, et bien il n'en aura pas a s'en servir! Une sortie qui se déroule d'abord dans un brouillard lugubre sur un goudron humide et sale, la route est heureusement vite enneigée, permettant un rapide passage en mode skis. La neige est bien dure mais le grip est bon, les couteaux resterons dans le sac.
Au habert d'Aiguebelle, nous sommes dubitatif, on est encore dans la brume glaciale... nous renonçons donc à notre objectif initial et poussons nos spatules vers la cime de la jasse, quelques secondes plus tard, la nature nous fait le coup du lever de rideau, la masse nuageuse qui nous entoure dévoile brutalement le paysage en se morcelant, c'est toujours un grand moment surtout en présence d'un tel panorama. Devant le moral inaltérable de Jojo nous passons sans nous arrêter sous le col de la cochette, pas plus que sous le col de l'Aigleton d'ailleurs. Nous irons bien jusqu'à la cime de la Jasse, impériale tout au bout du vallon.
La suite se déroule tranquillement, un peu plus loin Loïc retrouve des connaissances, il faut dire qu'il est très mondain le Loïc... Nous avons commencé à quatre, nous finirons à cinq. Une petite pensée pour notre inoxydable Nini qui n'a pu se joindre à nous. Après une petite pause roborative, nous en finissons avec la montée sous un soleil glorieux dont la chaleur est tempérée par un doux zéphyr venu du nord. Une belle trace, une neige quasi idéale, j'aime quand les choses se déroulent dans la bonne humeur.
Nous arrivons groupés sur sommet plutôt désertique, surtout quand on sait le nombre de voitures garées en bas. Nous ne pouvons cacher notre joie de nous retrouver ici tous ensemble sur ce sommet de Belledonne au dessus d'une mer de nuage si dense et si blanche que l'on pourrait se croire au paradis. Tout autour les grands sommets immobiles n'ont cure de nos émois mais leur belle apparence demeure une présence bienveillante. Moments intemporels qu'il est doux de vivre.
Mais c'est le temps de la descendre, elle se déroule avec fluidité sur une neige presque parfaite, au mois d'avril le créneau de la neige revenue à point est court et nos effusions sommitales ont duré plus que prévu. Fabien nous épate toujours par sa facilité à skier, quelques soient les conditions. Nous plongeons finalement dans la brume opaque et terminons dans un border-cross bien contrasté, resté glacial dans l'ombre des nuées.
Voila, une page est tournée, l'avenir est radieux, goûtons à sa juste valeur le plaisir et la force des retrouvailles !