facebook pixel

traversée Etsaut - Cauterets : 6 jours dans le parc national des Pyrénées

J1 : chemin de la Mâture

Données de la sortie

Météo GIF
  • Date : 22-08-2013
  • Durée : 6j
  • Dénivelé : 6000 m
  • Distance : 100 km
  • Participants : Julien, Muriel
  • Sport : Randonnée

Premier trek, à travers les Pyrénées qui ma manquaient depuis l'année dernière.

On se retrouve à Oloron le vendredi soir. Le temps de faire les sacs, de se chercher un restau et de monter jusqu'à Etsaut, il est 23h passées. Après quelques péripéties assez drôles on trouve enfin un endroit pour dormir. Le lendemain, départ à 9h. Les sacs paraissent bien lourds. Après une trentaine de minutes d'échauffement, on attaque la montée vers le chemin de la Mâture, élégant passage creusé dans la paroi. Le plafond est encore bas et on monte lentement vers les nuage. Peu après, le Soleil fait son apparition, comme deux chiens déjà rencontrés la veille à Etsaut. Ils nous embrayent le pas et nous suivront une bonne partir de la montée. Finalement, ils partiront avec un randonneur faisant la traversée du GR10 et nous laisserons respirer (on a bien compris d'où l'expression "sentir le chien mouillé" venait...). Comme on n'a pas réussi à avoir de place au refuge d'Ayous, on bascule vers le refuge de Larry, pour une soirée à 3 et une nuit bien confortable, avec le bêlement des moutons en bruit de fond.

Le lendemain, sans doute fatigués par la 1ère journée assez longue, on décolle à 10h30... Avoir passé la nuit à Larry nous rajoute 500m, et on arrive donc vers 12h30 au lac d'Ayous, où Julien piquera une tête. On s'arrêtera un peu plus tard au lac Castéreau pour casser la croûte. Il y a pas mal de monde et ça se comprend : la vue sur le pic du midi d'Ossau est superbe, et en plus il fait un temps superbe. On s'était gardé la possibilité de descendre directement dans la vallée par le lac de Bious, mais on choisit la grande boucle par le refuge de Pombie. La remontée depuis les cabanes de Cap de Pount est un régal, raide mais préservée. Plus haut, au moment où on va attaquer le pierrier vers le col de Peyreget, on croise un père et son fils qui nous demande où on peut trouver de l'eau. La seule option qui nous semble sûre, c'est un petit ru qui se jette dans le lac, à peine à 5minutes. Finalement, le père décidera qu'un fond de bouteille suffira pour eux deux pour les 3h de rando qu'il leur reste... Arrivés à Pombie, il est déjà 19h (à force de lézarder au Soleil, on n'avance pas tant que ça). On prend une boisson chaude et on se demande si on dort au refuge. Je trouve l'ambiance pas terrible, et en plus on a un logement qui nous attend dans la vallée avec des douches chaudes. On repart donc en s'activant pour rejoindre la vallée avant la nuit. Sur le chemin, on croisera plusieurs troupeaux et leurs chiens, fort bien dressés d'ailleurs. On atteint Soques à 21h. Le temps de faire une pause chocolat, et la nuit est là. On repart donc à la frontale pour plus de 2h de marche nocturne très sympathique! Arrivés à 23h30, il faut encore se doucher puis faire la popote pour le lendemain, et on se couchera donc à 2h.

Le réveil est difficile pour ce 3ème jour. Confiant, je l'avais prévu comme une journée de repos : dénivelé pas trop important et distance visiblement réduite. Il faut d'abord rejoindre Fabrèges, ce qui nous prendra 1h. Puis le temps de se prendre un petit-dej royal, de prendre les cabines et le train, on atteint le lac d'Artouste à 13h. Pas de chance, il y a du brouillard. Le Soleil n'est pas loin car on peut faire la sieste sans avoir froid sur les rochers. Puis à 15h, on se dit qu'il est grand temps d'y aller. Au départ, je pensais qu'on mettrait entre 3 et 4h pour rejoindre Larribet. Mais avec ce brouillard on voit mal le passage au lac Batboucou, que l'on longe côté gauche dans les pierres alors qu'un sentier était là du côté droit. Ensuite on cherche une sente, qui visiblement n'existe pas. Il faut donc se lancer à l'aveuglette dans le pierrier. Vers 2200m, on sort de la purée de poids et on voit où on se trouve : c'est raide, et ça va continuer comme ça jusqu'au col, par un pierrier plus ou moins stable puis de gros blocs. Au col, Julien trouve une ambiance lugubre car le brouillard est présent de l'autre côté et il voit juste la pente abrupte qui s'enfonce dans l'abîme... Quand j'arrive, ça se découvre, mais ce n'est guère plus encourageant : c'est vraiment très raide. Le lac en contrebas est encore gelé, le couloir S est pris par un névé, mais le couloir N passe. Pas le choix, on se lance dedans, parfois à la limite de le faire sur les fesses. Puis il faut traverser le cirque rocheux. On repère une ligne qui semble passer et on tente. Au bout d'1/4 d'heure, on trouvera des marques, qui rejoignent visiblement le couloir S. On arrive enfin au col 2429m, où je pense qu'on en a finit avec les difficultés. Il serait temps, car il est 18h30 et le brouillard revient. Manque de chance, on se retrouve avec un immense névé : plus de 2m d'épaisseur le 20août! On commence par passer sur les rochers, mais quand on n'a plus le choix, il faut y aller sur les fesses! Avec tout ça, l'heure tourne encore et on commence à y voir moins clair, et on a peur de rater le moment où la trace partira vers la droite. Finalement, tout se passe bien : c'est juste après un rétrécissement parfaitement visible. La descente vers les lacs Batcrabère est un peu stressante avec la nuit qui tombe et le fait qu'on se voit pas le fond. Quand enfin ils apparaissent c'est le soulagement. C'est finalement à 20h après 5h intenses depuis le lac d'Artouste qu'on sera au chaud. Nous sommes 7 dans le refuges : nous 3, 1 couple qui en trek sur quelques jours, 1 belge sur le HRP et 1 couple qui s'attaquera au Balaitous le lendemain. L'ambiance est sympa et les échanges chaleureux.

Le lendemain, on se lève à 7h : le couple de trekkeurs nous avait en quelque sorte défié alors on se devait de se tirer du lit aussi tôt! On déjeunera tous ensemble, mais nous partirons bon derniers à 9h. Le beau temps est revenu. La descente est très belle, fraîche d'abord avant de trouver les premiers rayons. Beaucoup de monde monte vers les lacs Batcrabère. Une fois dans la vallée, on attaque la longue monté vers la Peyre St Martin, où on doit se décider sur le col à franchir. Au refuge, on nous a déconseillé le col de Cambalès, où la neige est encore apparemment abondante. N'ayant pas eu de vue direct pendant la montée, on descend côté espagnol vers le joli lac. On mangera à l'abri du vent dans un décor splendide, puis il faut bien se lancer dans la montée du col de la Fache. La chaleur est accablante, et malgré ça plusieurs névés subsistent encore. Il y a foule, en particulier des espagnols chaussés en baskets qui mettent un temps certain à passer. A mi-parcours, on trouve encore des lacs. Un gros névé se jette dedans ; heureusement que la trace est faite, car ça fait un sacré toboggan! Enfin, le point culminant de la traversée est atteint. Certains randonneurs plus téméraires redescendent de la grande Fache. Il nous restent encore du chemin jusqu'au refuge Wallon. J'ai un gros coup de chaud et il faut que je me rafraichisse dans un lac. Ce sera une entrér-sortie rapide, car à peine j'ai mis les pieds dans l'eau que j'ai l'impression qu'ils sont pris entre deux tenailles! Au refuge, on arrive pour le repas dans un brouhaha pénible : le refuge a fait le plein de touristes venus directement du pont d'Espagne. Et juste après le repas, plus personne! On est les seuls à jouer aux cartes à 21h... Entre temps on a retrouve le couple de trekkeur et le belge, qui sont passés sans encombre par le col de Cambalès. Vraiment de supers rencontres!

Le 5ème jour sera finalement le plus court, mais pas le moins beau. La montée sur le col d'Arratille est vite avalée, en partir à cause de la température bien fraîche qui oblige à forcer l'allure. On y est à une heure inhabituelle pour nous, donc on sort les cartes pour profiter! Puis on repasse la frontière à travers un gros pierrier puis une montée rude mais dans une belle ambiance vers le col des Mulets. Après une descente délicate avec névés et pierriers, on découvre la face N du Vignemale et le glacier des Oulettes de Gaube. Arrivés dans le vallon, on se pose sur un gros rocher pour contempler le paysage et faire la sieste, avant de rejoindre le refuge. Il y a un peu moins de monde que la veille, et cette fois les gens se coucheront un peu plus tard, certains jouant aux cartes, d'autres testant leur équilibre sur une slack. On veillera assez tard, profitant du lever de lune autour d'une bonne verveine.

C'est déjà le dernier jour. Finalement on n'a pas vu le temps passer! Ce sera une journée purement descente car on veut rentrer sur Oloron le soir même. La descente sur le GR10 débute au pas de course pour mes compagnons, ce qui a pour effet de m'énerver légèrement et puérilement je partirai également pour une séance de running jusqu'au lac de Gaube. Une bien mauvais idée car ma semelle droite rendra l'âme dans la bataille... Au lac, on pourrait se croire sur la côte : c'est presque noir de monde, et ça n'arrête pas d'arriver! Après un sandwich et une baignade, on continue vers le pont d'Espagne, en profitant des cascades. On continue ensuite le GR vers Cauteret. Au début, je suis assez content d'éviter la route, mais au bout d'un moment j'en ai vraiment marre de ces foutues pierres pointues et de ces marches qui font forcer les chevilles et les genoux. Enfin, après la Raillière, un gros chemin nous accompagnera jusqu'à Cauterets. Nous prendrons ensuite le bus vers Lourdes, et pendant le trajet nous observons les restes de la crue qui a frappé le secteur il y a quelques semaines. Vraiment impressionnant : le lit est devenu une immense gravière, des pierres énormes ont été déposées à plusieurs mètres de hauteurs, une nouvelle route a même due être construite à un endroit. Quand la nature reprend ses droits...

Finalement, on reviendra vers 21h à Oloron, pour un dernier repas et une dernière nuit. Puis c'est la séparation, le retour vers Toulouse pour Julien et moi. Une expérience géniale qui donne envie de recommencer, dans un autre massif cette fois!

Creative Commons licence
J1 : suivi par 2 toutous
J1 : vers le col d'Ayous
J1 : arrivée au refuge de Larry
J2 : lac d'Ayous
J2 : prêts à remonter
J2 : montée au milieu des gentianes
JE : vers le col de Peyreget
J2 : du col Peyreget
J2 : le jour baisse
J3 : au-dessus du lac de Fabrèges
J3 : montée en train
J3 : errance vers les lacs de Batboucou
J3 : la brûme se lève vers le col de la Lie
J3 : le col 2429m plein centre
J3 : traversée du cirque sur des vires
J3 : on devine enfin les lacs Batcrabère
J4 : départ du refuge avec le ciel bleu
J4 :  en route vers la Peyre St Martin
J4 : au milieu de la montée vers le col
J4 : descente côté espagnol
J4 : en route pour le col de la Fache
J4 : lac tout juste dégelé
J4 : descente vers le refuge Wallon
J5 : montée sur de grosses dalles
J5 : lac du col d'Arratille
J5 : le Vignemale se montre
J5 : traversée vers le col des mulets
J5 : face N du Vignemale
J6 :  arrivée au lac de Gaube
J6 : cascade au pont d'Espagne
J6 : descente vers Cauterets
J6 : à proximité de la Raillière
J6 : arrivée à Cauterets

© 2024 bivouak.net, ainsi que tous ses membres, ne sauraient être tenus responsables en cas d'incident. Sachez faire preuve de discernement et de prudence en toutes circonstances. Soyez responsables...


Identification

Social Media