Dent de Crolles grande boucle depuis Perquelin

Itinéraire : Perquelin > Chaos de Bellefont > Dent de Crolles > Barrère > Sources du Guiers > Perquelin

C'était le jour de beau temps, enfin de temps potable du week end. Il fallait donc en profiter. Vu le ciel voilé, je me dis que quitte à pas avoir de lumière autant aller se balader dans un trou. Ca tombe bien il fallait que j'aille visiter le chaos de bellefont que j'ai toujours raté jusqu'ici.

Je dépasse quelques personnes au départ de Perquelin puis plus rien. Je connais maintenant bien la montée au Prayet, pas grand chose à dire sinon que les couleurs d'automne sont presque finies. En dehors de quelques rares arbres qui conservent quelques feuilles l'essentiel est à terre pour les hêtres et sorbiers ; ce fût court ! Ce coup-ci je prends la direction du chaos (inratable, c'est même écrit à la peinture) en haut de la combe du Prayet. J'avais commencé à l'emprunter un jour pour voir et il m'avait paru bien moins engageant. Peut être qu'avec la chute des feuilles il était aujourd'hui plus lumineux... Il descend le long des falaises sans qu'on perçoive la vire tant elle est large et boisée. Vient ensuite le chaos lui même. Ca commence gentiment par le franchissement de blocs, le contournement d'une belle faille puis ça termine en apothéose par la "crevasse en Z" (c'est marqué hein !) où il faut faire un peu de grimpette pour sortir dans les lapiaz du plateau. Tout le cheminement est bien balisé de vieilles flèches orange, parfois utiles pour pas se perdre dans le labyrinthe. Une grosse volaille est partie dans le lapiaz, j'ai pas trop eu le temps de voir mais il m'a semblé que c'était une perdrix... La suite est connue : retour sur le GR que je prends en direction de la Dent de Crolles. Après la petite passerelle je fais détaler 2 chamois (une chèvre un cabri) à 50m. Je reste immobile mais ils continueront leur course après m'avoir toisé brièvement. Dans leur course ils entraînent un troisième bestiau planqué dans les pins en dessous qui semble suivre sans comprendre. Il s'arrête au bout de quelques mètres, me regarde, puis continue à paître en revenant vers moi !
Après cet interlude animalier je reprends mon chemin en direction de la Dent et le vent de sud jusque là totalement absent commence à se faire sentir. La population aussi se fait sentir à l'approche du sommet. J'étais plongé jusque là dans un solitude et un calme absolu et voila qu'apparaissent, familles, enfants, gars en mode trailer ou jean-baskets. Un point commun cependant, tout ceux qui reviennent du sommet ont un coupe vent et des gants ! En effet là haut le vent souffle pas mal et moi qui trouvait l'air plutôt doux au départ, je le trouve maintenant franchement frisquet !! Alors je fais comme tout le monde après avoir gagné le sommet : je me cherche un trou pour faire une pause et là il faut reconnaître que c'est la crise du logement dans les dolines... Tant de promiscuité après tant de solitude est frappant.
Bon c'est pas que la conversation de mes voisins m'importune ou que la vue sur le Mt Blanc du fond de mon trou me déplaise mais je suis pas ici pour camper. Descente par le pas de l'oeille mais je fausse rapidement la compagnie à la colonie de chenilles processionnaires qui le parcours et bifurque vers le sangle de la barrère. Personne de ce côté ci, toujours un peu de vent sur le haut mais c'est plus calme à l'approche du trou du glas où je retrouve la foule. Aujourd'hui j'ai décidé de jouer les asociaux alors c'en est trop, une fois le passage avec les blocs coincés franchi, je prends la première à droite et longe les falaises pour à nouveau me retrouver seul. Encore un sentier que je n'ai jamais pris en entier. Il est globalement bien marqué et moins forestier que je l'imaginais. D'ailleurs saviez vous qu'après le nordic marching, le sport à la mode est le longe côte ? (de port ?) Eh bien moi aujourd'hui j'ai fait du longe falaise tout le long... Mais revenons à nos sangles... le sentier ramène finalement assez rapidement aux sources du Guiers où 3 spéléos pénètrent tout juste dans la grotte. En voila qui doivent être encore plus asociaux que moi pour s'aventurer dans des lieux pareils !!! Je réalise alors que j'aurais pu prendre la frontale pour explorer un peu mais je n'y ai pas pensé avant... La descente est ensuite classique, on retrouve le sentier du départ jusqu'à Perquelin.

Dans l'ensemble c'est un bel itinéraire optimisé pour profiter des spécialités locales (à la manière du 8 du Grand Som) : forêt, lappiaz, prairies, crêtes panoramique, sangle aérien, grotte, cascade. En faisant la boucle dans l'autre sens on peut profiter de la crête et faire la cheminée du paradis en prime mais il faudra descendre par le chaos et le prayet...

d+ 1150m, d 12km

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