Plateau d'Ambel Le tour par le Roc de Toulau, la Tête de la Dame et Serre de Montue

Vers le Pas du Gouillat

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Distance :
  • Participants :
  • 13-11-2013
  • 5h
  • 700 m
  • 14 km
  • groupe de 7 randonneuses/eurs stéphanois

Ce mercredi, il fallait être un peu fou pour aller faire le tour du Plateau d’Ambel à partir du Col de la Bataille, avec montée directe au Roc de Toulaud, puis « descente » à la Tête de la Dame, puis retour par la crête est, puis le GR…
C’est pourtant ce que j’avais prévu (de longue date) de faire avec un bon petit groupe de 7 Stéphanois(e)s. La météo s’annonçait bonne : "belles éclaircies", soleil et quelques nuages, plutôt froid avec juste un petit vent du nord de 10hm/h.
Donc on part vers 7h de Saint-Etienne, et on arrive au Col de la Bataille vers 9h30, un peu surpris quand même par la neige sur la route et les pentes à partir de 1200m (on l’avait certes envisagé, mais on n’y croyait pas vraiment...), et l’épaisse purée de pois qui nous entourait depuis le début de la montée.
Au sortir des voitures, il faisait -3°, mais il y avait surtout cet effrayant et glacial vent de tempête (plutôt 80 voire 100 km/h que 10 !) qui menaçait à tout moment de nous renverser. Quant aux raides pentes d’accès au Roc de Toulaud, dont on ne distinguait que les premiers mètres dans le brouillard ambiant, elles étaient recouvertes de neige et de plaques de verglas qui ont aussitôt refroidi mon ardeur à les escalader…
On n’a pas hésité longtemps : on a décidé de tenter le coup quand même, mais à partir du mémorial de la Résistance, à la Gardiole, 200m plus bas sur la route.
La route versant est était encore plus enneigée que celle du côté ouest ! Il a fallu rouler très très prudemment… Enfin arrivés au mémorial, la tempête est toujours là, le brouillard aussi, mais d’ici, l’itinéraire vers le sud commence par une large piste en pente très douce : on y va ! On mettra ensuite le cap sur la Tête de la Dame par la crête ouest, et on reviendra (faudra bien !) par la crête est puis la forêt. Là j’avais repéré le refuge de Tubanet, où on pourra je l’espère aviser en toute quiétude, en fonction des événements et du moral des troupes, de la suite du périple du jour.
Nous ferons cette boucle dans des conditions véritablement sibériennes. Nous avançons dans la neige et le brouillard, arc-boutés contre les rafales incessantes, en luttant en permanence contre le froid glacial … Certes nous nous étions tous équipés contre le froid, mais personne ne s’attendait à des conditions aussi extrêmes, et nos pantalons ou nos gants sont parfois un rempart bien mince dans une telle tempête… Impossible aussi de garder les lunettes, qui givrent aussitôt après avoir été essuyées ! Alors on fait avec, on marche vite pour ne pas prendre froid, on met les mains dans les poches et les bâtons dans le sac, etc. Chez certains d’entre nous, on ne voit plus que les yeux… Et on ne s’approche pas trop du bord de la falaise : il suffirait d’une rafale un peu plus forte pour nous précipiter dans le vide – et de toute façon c’est inutile puisqu’on n’y voit que dalle !
Heureusement que la boucle autour du plateau se déroule en partie le long d’une clôture ! Car à aucun moment notre visibilité ne dépassera 10 mètres, 20 au grand maximum, et la trace n’est pas toujours évidente dans la neige. Heureusement aussi qu’il y a des panneaux aux endroits stratégiques, bien utiles pour préciser notre position. A la Tête de la Dame, on ne restera que quelques secondes, le temps de faire 2-3 photos, et hop on continue !
Notre ronde infernale s’arrêtera enfin, une première fois, à la bienvenue bergerie de St Julien-en-Quint, à droite et en contrebas de la trace. Elle est fermée, mais la porte en bois du sous-sol (la cave!) est à terre et nous en profitons pour nous abriter, enfin, dans ce local aussi inhospitalier que béni des dieux ! Café et thé chauds sortent des sacs, c’est le bonheur, enfin, dans ce capharnaüm !
Au moment de repartir, il va se produire un petit miracle de deux secondes exactement : la chape de brouillard s’entrouvre soudain et laisse entrevoir là-bas un bout de la chaine du Vercors (Grand Veymont ?), mais seuls quelques privilégiés auront le temps d’en profiter : c’est déjà fini, et ça ne se reproduira plus !
La suite se déroulera dans les mêmes conditions. Un peu plus loin, nous passerons au bord d’un sciallet (impressionnant). Nous avons alors abandonné la clôture et sommes nettement au-dessus de 1400m : il va falloir redescendre pour ne pas rater la lisière de la forêt (merci la boussole et l’altimètre !). On tombera pile poil sur le GR, et de là au refuge Tubanet. Re-pause, et cette fois ce sera enfin la pause-déjeuner dans ce refuge impeccable, tout propre et parfaitement rangé, presque chaud (on n’arrivera pas à allumer le poêle, mais tant pis). Nouveau petit bonheur, on y restera plus d‘une heure !
Là, on décide à l’unanimité de ne pas tenter en plus le roc de Toulaud : trop loin (il faudrait un aller retour par le Pas du Gouillat, pas évident dans ces conditions), avec la nuit qui tombe tôt et le retour obligé sur Saint-Etienne (par la route enneigée du Col !). On se consolera avec un petit aller-retour au refuge d’Ambel (jamais on n'aura autant apprécié les refuges qu’aujourd’hui, et celui-ci est tout aussi sympa que le précédent !), enfin hors neige… La remontée au parking ne sera plus qu’une formalité, et on fêtera la journée dans un petit bar sur la route du retour.
Comme on dit par chez nous : aujourd’hui, ça a "sibéré" ! On s’en souviendra du plateau d’Ambel - où on était sûrement les seuls aujourd'hui, vu qu'on n'a rencontré PERSONNE de la journée…
En tout cas nous ne rêvons tous que d'y revenir... un jour de plein soleil !

Creative Commons licence
Dans la tempête sur la crête  ouest du plateau
A la Tête de la Dame
Bergerie de St-Julien-en-Quint
sciallet
Refuge de Tubanet
Refuge d'Ambel
Arbre magique

Commentaires

Geoffroy Rémi
15-11-2013 22:23:51

Merci ced pour tes encouragements. Finalement on garde tous un excellent souvenir de cette rude sortie ! Pourtant on n'a rien vu du tout, mais on s'est battu contre les éléments et ça, ça restera paradoxalement comme un "plaisir" inoubliable. Je vois que tu as déjà écumé le coin il y a 4 ans. Ton récit me donne une bonne idée : revenir en septembre de l'an prochain (un jour de beau temps, quand même), au moment du brâme du cerf : on pourrait faire d'une pierre deux coups ? Mais pas sûr qu'on aura la patience d'attendre jusque là : on risque d'y revenir dès le printemps prochain (et, pourquoi pas, une nouvelle fois en septembre ?).

ced
15-11-2013 17:35:58

Bravo aux courageux et merci d'avoir eu le courage de faire ces quelques photos d'ambiance : on imagine ! D'ailleurs ça doit justement être sur le Roc de Toulau que j'ai le souvenir le plus marquant d'un vent tempétueux, mais heureusement pas trop froid...


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