Comment fêter dignement ce dernier jour de grand beau (et le premier du printemps!) avant le grand retour annoncé des intempéries? A priori j’avais prévu une journée raquettes dans Belledonne. Mais bof, la forte chaleur prévue l’après-midi m’a découragé d’aller tutoyer les coulées dans une neige ramollie… C’est alors que m’est venue l’IDÉE : et si j'allais enfin voir ces fameux "petits" Rachais et/ou Saint-Eynard tant foulés par les Grenoblois… (et par Véro en particulier, qui en fait ses choux gras dès qu’elle n’a rien d’autre à se mettre sous le pied) ?
Et me voilà en train de compulser à toute allure, la veille au soir, tous les topos de bivouak (+ 1 ou 2 autres…) à ce sujet, cartes IGN à l’appui, et mon envie devient de plus en plus irrésistible : pas de neige, pas de souci, et peut-être quelques découvertes agréables, qui sait ? Je connais déjà bon nombre des "grands" sommets de Chartreuse, du Vercors et de Belledonne, mais pas du tout Grenoble et ses environs immédiats… Alors donc, c’est parti !
Et de fait, ce jeudi matin, parti à 10h du Jardin des Dauphins, je vais aller toute la journée de découverte en découverte, d’émerveillement en émerveillement ! Déjà le jardin à lui tout seul ! Puis le Rabot, puis la Bastille, une vraie merveille, que j’arpente en tous sens (et impossible de résister aux grottes de Mandrin, miraculeusement éclairées avant l’heure mais j’étais prêt à sortir ma frontale…) mais sans trop traîner quand même, c’est fabuleux mais il me reste du chemin à faire… Et me voilà parti pour le Jalla (et son mémorial) par le chouette petit sentier rocheux qui y grimpe à la sortie des grottes, puis de là au Rachais… Je croise un peu de monde bien sûr, randonneurs, coureurs, vététistes, mais juste ce qu’il faut pour pimenter mon plaisir…et parfois m’assurer que je suis bien sur la bonne voie ! Partout les vues sur les sommets isérois sont fabuleuses… sauf en haut du Rachais, mais les 2 petits espaces "pique-niquables" du sommet étant occupés, je m’en trouve un encore mieux un peu plus bas, pour moi tout seul, avec une superbe vue plongeante sur Grenoble tout en bas, et sur Belledonne en face. Le rêve… mais pas de sieste si je veux pousser jusqu’au St Eynard, tout là -haut au sommet de l’imposant bastion rocheux.
Donc, descente cool sur le Col de Vence par le GR, et de là d’un seul coup d’un seul, d’un pas régulier, les 600m de dénivelée en forêt s’avalent sans difficulté jusqu’au point culminant du Saint-Eynard. Et là c’est l’illumination : quel fabuleux panorama, on voit TOUT (jusqu’au Mt Blanc mais c’est un détail en comparaison de la profusion des massifs et des sommets qu’on découvre de tous côtés ! Incroyable quand on sait qu’on n’est qu’à 1350m et des poussières…).
Difficile de s’arracher à un tel spectacle mais vu l’heure… Je retourne donc au Col de Vence, puis remonte, toujours par le GR, jusqu’à 900m et décide de descendre par les nombreux lacets du joli sentier (déjà bien fleuri) qui va du Bec Aigu au Bec du Corbeau, pour finir vers 19h dans les rues de la Tronche puis de Grenoble - final un peu moins excitant mais j’ai encore la tête tout là -haut…
Je découvre à la fin de cette mémorable journée que j’ai dû faire env. 1650m de dénivelé et que j’ai dû marcher bien 8h (y compris mes escapades "touristiques" à la Bastille ou au Jalla). Tout ça est passé comme une lettre à la poste… Et ça ne m’étonne plus que Véro (et d’autres Grenoblois) reviennent encore et encore arpenter ces pentes et ces sommets si modestes et pourtant si extraordinaires…