Dent du Pra par le couloir nord.

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Altitude chaussage :
  • Altitude déchaussage :
  • Risque avalanche :
  • Participants :
  • 04-05-2014
  • 5/6 heures
  • 1550 m
  • 1600 m
  • 1600 m
  • 2/5
  • Pas tant de monde

Avant même le départ de la sortie ça commençait mal : mon slip fétiche tout juste sorti de la machine n'est pas encore sec, ma pizza de la veille qui n'est pas la même que d'habitude (oui, je préfère les pizzas aux pâtes les veilles de rando, question de goût !) et puis au final....... je n'ai jamais trouvé les 35cm de neige fraîche indiqués par la nivôse de l'aigleton !!!
Initialement j'étais parti pour faire le versant nord de la dent du pra dans une poudreuse de rêve qui vole jusqu'aux oreilles. J'étais même plutôt inquiet quant à la stabilité du machin (arva de rigueur aujourd'hui!), tout juste si j'ai pris les crampons à la dernière minute...
Au départ du Pleynet il fait 0°C, les nuages brumisent un truc entre eau et neige, tout est trempé, les sapins sont blanchis une centaine de mètres plus haut. Je me dis qu'avec un peu de soleil au-dessus, ça devrait être bon. La montée par la route est un peu fastidieuse (des voitures sont passées) mais j'avais souvenir qu'elle était un peu boueuse donc j'ai pas osé avec ces conditions.
On pouvait chausser à partir de 1550 sur quelques centimètres de neige recouvrant les cailloux (ça ne sera plus le cas demain). Un petit déchaussage pour passer un ruisseau, une zone un peu sèche (orientée sud) et puis j'arrive rapidement au chalet du Pra avec les premières trouées dans les nuages.
Pas mal de monde file en direction de la Belle Etoile mais je suis venu pour découvrir la face nord de la Dent du Pra.
Je dépasse rapidement un petit groupe, il y a 4 personnes devant dont 2 que je rejoins vers 2150. Jusqu'ici la neige est béton avec 1cm ou 2 de neige fine et je commence à me demander où peuvent bien être les 30cm de poudreuse !!!
Les nuages sont restés dessous et la dent du pra toute plâtrée se détache sur fond de ciel bleu. Si les couteaux n'ont pas été utiles jusque là, les lignes fuyantes et la petite couche qui zippe m'incite à les mettre, s'agit pas de redescendre sur le dos au chalet du pra. Vers 2300 il n'y a plus devant moi que les traces de 2 personnes qui sont maintenant hors vue. Ils ont continué à pieds, je grimpe encore un peu jusqu'à 2350 et fais de même, rattrapé par les 2 personnes que j'ai doublé plus bas. Je crois que j'aurai jamais autant usé les crampons que cette saison...(et aussi mon bas de pantalon........) Au dessus du replat 2400 la croûte portante qui recouvre une neige froide (ça y est !!! j'ai trouvé la poudreuse, elle est dessous !!!) cède parfois sous le poids des pas (d'autant plus qu'on est lourd, ce qui, pour une fois, met à l'avantage mon gabarit de danseuse étoile anorexique).
Vient enfin le couloir sous la dent dans lequel les traces de mes prédécesseurs sont bonnes mais parfois remplies du givre qui ne cesse de dégouliner de l'arête sommitale qui se réchauffe doucement. Les 10 derniers mètres sont par contre frittés/givrés et en neige dure dans laquelle les pas ne s'enfoncent plus. Au passage à force de taper des marches depuis 300m je commence à réveille ma tendinite au genou gauche, fait pas bon vieillir...
Côté sud la neige est bien molle et faire les deniers mètres (à plat) qui mènent au sommet relève parfois de l'exploit tant on brasse. Pas mal de monde venu de prabert, soit pas le couloir SW, soit pas l'aigleton...
J'ai beau être venu pour cette face nord, la neige dure (surtout celle du départ) ne m'inspire pas trop. Je regarde le couple qui me suivait redescendre, ça me tenterait presque (c'est beaucoup moins impressionnant quand on l'a remonté) mais les belles courbes en versant sud sur une moquette parfaite me font de l'oeil aussi !!
D'où deux possibilités :
a) boucler par la jasse avec une descente sur le fond du pra ensoleillée donc probablement meilleure, mais une descente jusqu'aux vénétiers en béton
b) descendre au fond de la belle étoile et remonter par le couloir sud jusqu'au sommet de celle-ci.
J'opte bien évidemment pour la seconde qui me semble promettre un meilleur ratio de bonne neige. La descente en sud est de la dent du pra est effectivement fameuse, je n'aurai ni le temps de m'arrêter ni de me retourner pour en faire une photo, moquette excellente.
Je récupère la trace de la belle etoile vers 2330 mais là bug : je perds rapidement une peau, chose pas franchement drôle dans une pente raide et dure. Je regagne tant bien que mal le plat pour remettre tout ça en ordre mais maintenant ça botte...
Montée bien chaude dans le four du grand clôt. Le couloir sud à belle allure, bien lisse et une bonne neige, ça donnerait presque envie de le redescendre mais j'ai pas le jus pour. Pour le final à pieds je remets les crampons qui n'auront servi qu'à me faire botter au final...
J'arrive en haut un peu cuit, aujourd'hui j'aurai plus remonté de couloir que j'en aurai descendu !!!
Je m'abstiens de faire le détour par le vrai sommet et entame ma descente côté nord après une petite pause bien méritée (et nécessaire). Sur les premiers mètres c'est une croûte trafolée dont il ne reste plus grand chose, ça se descend bien. J'ai ensuite opté pour la descente moins tracée à droite de l'itinéraire normal : il y avait peut être une croûte sur le haut mais en me faisant léger j'ai rien senti. De 2500 à 2200 : fond dur avec 2cm de neige douce, une vrai billard lisse et soyeux, très agréable. Un peu plus de relief sur le bas et puis sous 2000m, retour des nuages et enfin....... la croûte ramollie, on enfonce, c'est humide, on y voit plus rien, bref c'est dégueu. Tâtonnage jusqu'à 1800 on je retrouve la trace qui coupe vers le fond du pra. Déchaussage au ruisseau puis rechaussage derrière le chalet pour glisser sur la piste jusqu'au ruisseau des Oudis. Au delà j'ai continué à glisser au ralenti avec des zones de cailloux et de neige pour un déchaussage final vers 1550 comme à la montée. Retour au Pleynet dans le brouillard, température au parking : 3°C ce qui va bien pour rafraîchir ma tête de homard maintenant carbonisé.

Au final un beau plantage nivo et un beau plantage météo (mer de nuage à 1700 => 2000m) mais des descentes à skis plutôt bonnes même si c'est pas celles que j'espérais !

d+ 1560, j'ai l'impression d'en avoir fait 1700...



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