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Pic Coolidge par la voie normale (arête sud ) depuis la Bérarde

vue sur le déco

Données de la sortie

Météo GIF
  • Date : 06-09-2014
  • Durée : 2+3+3
  • Dénivelé : 2000 m
  • Participants : Jean-Marie, Yannick
  • Sport : Sport inconnu

Il y a deux semaines, Jean-Marie me propose une sortie au Pic Coolidge, que j'accepte avec plaisir par anticipation du beau temps qui ne manquera pas d'arriver avec la rentrée, en priant pour qu'en plus les conditions venteuses soient réunies pour permettre un vol, ce qui est loin d'être gagné à ces altitudes !
Le lundi précédent ( donc à J-5 ) météociel prévoit un très faible vent de NW à 3000m, et 15km/h NW à 4300m. Je me désole un peu car le seul déco que j'entrevois sur la carte est plein sud, et commence à songer à un plan B, car il n'est pas question de laisser passer une occasion de voler en altitude, quitte à envisager un autre sommet ...
Puis en réfléchissant un peu - et comme je n'ai aucune nouvelle de mes compères du CAF - je me dis que :
1/ si c'est juste 15km/h, avec une bonne partie du massif des Ecrins qui fait écran, notamment la Barre, on ne devrait pas vraiment sentir le vent météo
2/ plein sud, en décollant vers midi, même sur une pente neigeuse, le thermique devrait donner le petit vent de face qui va bien pour décoller
Donc je tente, en ce moment je suis pleine d'énergie et d'optimisme !
Nous montons donc au refuge vendredi soir, arrivant à 20h, soit une heure après le repas, alors qu'il n'y a que 9 personnes , nous 6 compris ...
En plus un des membres de la deuxième cordée que je ne nommerai pas s'est perdu en route et a atterri à la Pilatte ! Bonjour l'équipe de bras cassés !
Nous finissons donc le repas à 10h suite à son arrivée tardive avec quelques centaines de mètres de dénivelé supplémentaires, et le gardien très sympa malgré la veille que nous lui imposons me donne quelques infos sur les possibilités de décollage.
Lever 5h négocié la veille au lieu des 4h30 usuels, départ 6h, alors que presque tout le monde était prêt à 5h30 ...
Nous montons tranquillement au col de la Temple où le soleil nous attend patiemment , contrairement à nous qui commencions à trouver le fond de l'air bien frais, surtout moi qui suis la seule en collant, ne voulant pas mettre mon pantalon tout de suite pour le garder sec pour le vol .
Au col les 2 cordées de 3 se forment, et chacune emprunte à peu près le même itinéraire, à quelques variantes près. Nous progressons plutôt lentement, Jean-Marie cherchant le chemin, moi qui prends de multiples précautions avec mon gros sac, et Yannick qui ne sait parfois pas trop quelle consistance donner à la corde ... La deuxième cordée suit juste derrière, nous sommes aujourd'hui les seuls à viser le sommet, les 3 autres personnes au refuge ayant juste prévu de redescendre ou simplement le col .
Il est maintenant 10h30 quand nous parvenons au bout des " difficultés " et pouvons nous désencorder. Je dis aux autres que je n'irai pas au sommet, voulant assurer le vol au maximum, hésite un peu au passage du mamelon caillouteux, puis me dis que ce sera quand même plus classe, plus agréable, plus beau, plus rigolo, etc, de décoller en haut de la pente neigeuse, ce qui est d'ailleurs ce que j'avais initialement prévu avant que le gardien ne m'indique cette possibilité intermédiaire, qui a quand même l'avantage d'offrir un plus large éventail d'orientations, et de ne pas nécessiter un décollage en crampons ...
Je commence en fait à monter sans, car la neige est bien moelleuse de ce côté qui a vu le soleil depuis quelques heures, et la pente n'est vraiment pas raide au début. Mais elle se redresse quand même au fur et à mesure, les chaussures font de belles marches mais enfoncent de moins en moins, et je me dis que de toute façon je serai bien plus à l'aise en crabes pour installer la voile, d'ailleurs tous les autres les ont déjà chaussés ...
Comme je suis la seule à pouvoir envisager le retour par les cieux, mes compagnons de course me laissent car l'itinéraire pour le sommet diverge du mien à ce moment, et ils sont déjà en retard sur l'horaire prévu.
Arrivée en haut de ma pente de neige, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes : petite brise thermique juste face à la pente, le haut de celle-ci est suffisamment peu pentu pour pouvoir étaler la voile sans quelle ne glisse, mais je fais quand même quelques aller-retours à l'endroit où viendra se poser le bord de fuite, pour mâchouiller un peu la surface afin d'éviter toute velléité de glissade. Pas question d'en faire autant dans la partie haute de l'emplacement , car on devine une petite corniche, et je n'ai pas envie d'aller me promener dessus !
Mon aéronef est maintenant déplié, les suspentes sont démêlées , j'ai toujours les crampons aux pieds, et ne compte pas les retirer pour décoller, car en cherchant la zone la plus plate pour la voile, je me retrouve au bord gauche de la pente, qui est la partie la plus raide et la plus expo ... Il s'agit d'assurer le gonflage !
Je ne prends pas le temps de mettre le pantalon, de toute façon ça ne passerait pas avec mon équipement ...
Une fois la sellette enfilée, un petit moment de doute avec un léger souffle venant de derrière, puis ça se met rapidement de face, et je saute sur l'occasion avant qu'elle ne disparaisse , décollage au premier pas une fois la voile gonflée !
Hurlement de plaisir et pour prévenir les autres qui ne sont pas encore tout à fait au sommet. Comme à mon habitude, je ne suis pas très bien installée, et ne tente donc pas raser le sommet, de toute façon les rares bouffées que j'ai pu ressentir avant de décoller n'indiquent pas une activité thermique démente dans le secteur ...
Je vais faire un tour au Pic de la Temple en restant sur le versant est, mais il n'y a quasiment rien, juste une sensation extraordinaire quand on frôle la muraille de l'Ailefroide.
ça descend en allant visiter le Flambeau sans me brûler les ailes, je trouve un bon thermique vers la pointe de Balme Rousse, mais il est même un peu fort à mon goût, ayant viré le secours pour m'alléger, et peu dormi donc pas forcément au top au niveau réactivité, je laisse rapidement tomber, préférant simplement profiter du paysage, et passant ensuite à une phase inhabituelle mais aujourd'hui indispensable du vol : l'enlevage des crabes !
ça n'est pas si facile avec les gros gants, en tirant sur la lanière d'une seule main, en se contorsionnant un peu mais pas trop pour ne pas faire de tros grosses embardées, même si je prends soin de surveiller ma - grande - distance au relief .
Une fois enlevé et attrapé, l'animal doit être mousquetonné au bout de la sangle que j'ai à mon pontet, en faisant bien attention de ne pas le laisser s'échapper ! Le deuxième est moins récalcitrant, et je peux maintenant préparer mon approche au Carrelet, où j'ai choisi de poser pour diverses raisons .
Je finis mon vol sur un petit rond de gazon au milieu des buissons, juste devant le refuge, étale toutes mes affaires, fais une petite sieste sur ma voile en fin de pliage, et après une bonne omelette , fais agréablement passer le temps en attendant les piétons !

Creative Commons licence
col de la Temple
le mamelon caillasseux et la pente de neige
en vol
en vol au col

Commentaires

loulou38
10-09-2014 17:28:00

voili :D

loulou38
08-09-2014 19:53:25

ça prend du temps d'écrire un vrai CR :wink:

montagne-a-vaches
08-09-2014 15:09:39

Dites, vous bossez pas le lundi chez Robert & Redford ???


Loïc GAUDRY
08-09-2014 12:24:24

Plus tard plus tard ou plus tard - belle sortie


loulou38
08-09-2014 19:33:07

voilà le récit, quelques photos ( encore ! ) plus tard !


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