Plus de sortie dans les Alpes depuis l’automne dernier ! Le manque devient insupportable, et l’envie irrésistible : il me faut d’urgence un nouveau sommet alpin à mon palmarès. D’autant que ce jeudi sera le seul jour de beau temps de la semaine : ce sera donc demain. Oui mais… où ? Je fouine, je compulse, je suppute… Pour changer de la douce moyenne montagne ligérienne, ses forêts profondes, ses sources, ses tourbières, etc., il me faut un sommet enfin un peu haut mais pas trop (plus envie de trouver de la neige…), un sommet avec un peu de rocher, raide si possible, et une vue "à couper le souffle". L’idée m’est venue d’un coup : le Granier ! Jamais fait encore (pourquoi ? mystère !). Les topos ne manquant pas, la boucle est vite choisie, et me voilà tout ragaillardi pour ma rando de demain.
Et ce jeudi, ce fut parfait. Grand beau le matin, plus nuageux l’après-midi, juste ce qu’il faut mais pas trop, et même pas de vent. Au parking de la Plagne, je remarque quand même 6 voitures immatriculées dans le 06. Tiens ? Bon c’est parti, petite hésitation sur le sens de la boucle, et puis non, ce sera montée par le pas des Barres et descente par la Balme à Colon, comme dans le topo.
Jusqu’au Col de l’Alpette, je connais (une vieille rando raquette en solitaire au Pinet, qui me fait encore frémir rétrospectivement). Après, je découvre. Très beau le plateau en cette saison, et la montée en douceur jusqu’au pied des barres me ravit. Et là surprise : un bouchon ! Une foule au pied de la paroi ! Un couple m’éclaire : c’est un groupe de cafistes de Cannes. L’un d’eux me confirme, ils sont venus pour une petite semaine de randonnée en Chartreuse. Mais visiblement certains ne sont pas très familiers de ce type de terrain, ça monte au compte-gouttes (si j'ose dire), et l’attente au pied est longue… très longue. Finalement ça bouge quand même un peu, mais faut pas être pressé. Quand enfin je mets un pied sur la première marche, l’espoir renait. Je finis par profiter, au premier radoucissement de la pente, d’un grand lacet du sentier où le groupe évolue lentement pour m’engager dans un raide raccourci… et dépasser d’un coup d’un seul l’essentiel de la cohorte ! Yes ! Restent les autres, la tête de la troupe, mais comme ils se sont assis au bord du sentier dans l’attente des suivants, je n’ai aucun mal à les dépasser… Enfin seul ! Quant aux 24, je ne les reverrai plus...
La suite est un vrai plaisir. J’arrive au sommet peu après 13h, il y a 2-3 personnes pas plus, et les nuages qui ont fini par apparaître ici et là (et qui rendront supportable le pique-nique à découvert) jouent à cache-cache avec les sommets lointains encore enneigés. À la croix, la vue vers Chambéry, un peu embrumée, et les plaines tout autour reste superbe. Au retour, la bifurcation vers la Balme à Colon est maintenant très bien fléchée (panneau tout neuf ?), et des affichettes annoncent la prochaine remise en état des quelques passages un peu délicats du sentier. J’ai trouvé la plongée vers cette fameuse grotte un peu éprouvante (un peu comme la descente du couloir des 2 Sœurs ?), mais la découverte et l’exploration (très limitée, vus l’obscurité et le froid) de la grotte restent un moment inoubliable.
De retour au plancher des vaches, il fallait bien un petit panaché au premier bar ouvert du coin pour clôturer agréablement cette belle journée de retrouvailles avec les Alpes…