Sortie : Sombre est la lumière

Pare au décollage

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 12-03-2017
  • 2h15
  • 1000 m

Un plafond gris plomb occulte la totalité de la voute céleste, il laisse filtrer une faible lumière où meurent les couleurs. Néanmoins les plus hauts sommets, comme l'Olan par exemple, apparaissent dans leur entier, ce qui laisse de la marge pour le parapentiste puisque sous ce ciel blafard, la visibilité est correcte. Évidemment pour les thermiques on repassera. La sélection du jour est une immense taupinière face au très esthétique Obiou, sommet phare du Dévoluy, un joli sentier serpente sur ses flancs boisés avant de rejoindre les prairies d’altitude. Au petit matin, depuis le fond de la vallée du Drac où deux énormes éoliennes sont inertes, jusque sur le point culminant de la balade, règne un calme souverain. Au sommet rien ne presse, aussi je déguste une barre de céréales tout en examinant le panorama par le menu, dénombrer tous les sommets parcourus est une petite déviance de psychopathe cyclique dans laquelle je me complais ouvertement.

La gigantesque surface du sommet fait qu'il n'est pas possible de voir le Drac en contrebas ni son atterrissage encaissé. Peu importe la vie est belle. Le décollage est particulier avec cette pente insignifiante... il faut se mettre face au vent et courir à grandes enjambées en attendant que la pente s'accentue avant de virer à gauche pour retrouver la rivière. Le grand ordonnateur m'ayant doté d'une grande paire de guibolles (faute de mieux) j'excelle dans ce genre d'exercice. La course d’envol ressemble au décollage d’un Airbus A400M... la voile tire de plus en plus et tout à coup les pieds s'éloignent lentement du sol pendant que la vitesse de l'aéronef s'accélère singulièrement.

C'est après le passage de la crête que je prends peur, la vallée se découvre sur les deux éoliennes dont les hélices battent frénétiquement l'air. Le vent de vallée s'est levé et il est réputé fort et turbulent, ce n'est pas pour rien que tous les véliplanchistes se retrouvent ici un peu plus bas tous les jours ! Les 400 derniers mètres verticaux seront donc descendus le doigt sur la gâchette, dans une trajectoire chaotique qui tient plus de la chute que du vol. Finalement je me pose en bordure du terrain, le seul qui soit en herbe. Coup de bol pour moi, à peine ai-je plié la voile que le paysan arrive en tracteur avec une citerne de merde qu'il répand avec allégresse dans une odeur pestilentielle à l'endroit même de mon atterrissage !

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Passage de la crête
Précision d'atterrissage
Le plateau de la Mure
Je l'ai échappé belle

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