Il n'est jamais facile de s'extirper des bras de Morphée, surtout quand la soirée fut délicieuse avec de bons amis. Néanmoins, un œil jeté par la fenêtre suffit à me procurer l'électrochoc salvateur... le ciel est tout bleu !
À tout hasard je laisse un SMS à mon frangin à toutes fins utiles. C'est sur l'autoroute qu'un tintement de clochette me signale que je ne serai pas seul sur le sentier du site des indiens. Plus loin, dans la voiture maintenant commune, Jacques me fait écouter ses dernières trouvailles. Entendre les notes de Arvo Part devant le paysage hivernal baigné de soleil est une expérience jubilatoire qui ne peut annoncer qu'une journée placée sous le signe de la réussite.
Après une montée par le petit sentier séculaire, nous arrivons les premiers sur un décollage blanchi par les récentes chutes de neige. Les conditions sont manifestement parfaites. Inutile d'attendre que cela soit meilleur, autant se préparer tout de suite. En fait nous sommes arrivés une demi-heure trop tard, car sitôt prêts au décollage, une couverture est venue sournoisement masquer le soleil et ses bienfaisants rayons.... La brise salvatrice de face s'est brutalement arrêtée, et il a fallu être patients pour décoller, d'autant plus patients que les parapentistes sont arrivés par wagons.
Pourtant à la faveur d'un courant d'air bien orienté, nous nous sommes précipités dans le panorama sans trop y croire. Bingo, malgré l'absence manifeste de soleil, de faibles brises thermiques nous ont permis de voler ensemble et d'enrouler tous les petits pets de nonnes qui se sont présentés à nous. Quand on vole ensemble, inutile d'avoir un variomètre, lors que l'un de nous entend fuuuumierr.... c'est que l'autre centre mieux le thermique !!!!!!
Malheureusement pour moi, aujourd'hui ce sont les gants que j'ai oubliés sur le table à repasser... Voler les bras hauts dans une brise aux températures négatives à 40 kilomètre heures est une expérience douloureuse pour mes petites menottes. Malgré mon bricolage avec les manches de ma veste, le froid me pique sévèrement le bout des doigts, aussi n'en pouvant plus, je lâche l'affaire, nous nous poserons façe à face quelques minutes plus tard. Impossible évidemment de faire la moindre photo en l'air avec mes mains congelées... il s'agissait d'optimiser les trajectoires.
Une fameuse sortie.