Tout ça pour ça, une heure trente de randonnée dans la bise et la neige. Il faut vraiment avoir envie de marcher dans la montagne car tous les indices de vol sont au rouge, brise forte venant du nord, soleil presque invisible, neige fraîche sur la moitié du parcours, nuages omniprésents à toutes altitudes. Pourtant quel plaisir de se promener dans cette nature changeante au gré des saisons, même si le retour par les airs reste hypothétique.
Hé bien en arrivant sur le décollage, les trois manches à air m'accueillent en me saluant bas, pas la moindre brise d'où qu'elle vienne. Un décollage est donc possible, délicat mais possible. Il s'agit de créer un vent relatif en galopant dans la pente, facile à dire, moins facile à faire avec cette neige fraîche qui recouvre tout. Une fois tout installé, c'est le départ, on prend sa respiration, et en avant pour une course effrénée vers le trou, la voile monte régulièrement, bien dans l'axe, il faut maintenant allonger la foulée et se jeter résolument vers la vallée. Hop la voile m'arrache au dernier moment, avant la pente trop forte et trop glissante pour s'arrêter.
L'essentiel est d'avoir pu décoller, peu importe la durée du vol. Quelques minutes plus tard, je me pose tout en bas en lâchant un rire sardonique... la balade est un succès total puisque j'ai pu descendre par le ciel, je suis aussi heureux que Julien Irili qui se pose au bout de 11heures de vol, sauf que le mien n'aura pas duré 5 minutes. Qu'importe la performance, le bonheur appartient à celui qui se fait plaisir !