Sortie : Remède à la canicule

Les 3 vallées du N à l'E de Digne

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 02-08-2018
  • 5h10
  • 985 m

Difficile, après près de deux années d’absence, de revenir même en coup de vent à Digne sans aller au moins faire mon pèlerinage rituel (et laïque bien sûr) au Cousson. La canicule sévissant partout en France, je cale bien évidemment ma rando le matin, avec retour prévu vers 13h au plus tard (d’ailleurs même sans canicule le plus tôt c’est toujours le mieux).

Je pars quand même un peu tard (vers 8h20) de Gassendi. Et je n’en démords pas : la montée depuis le lycée par Caramentran est toujours de loin la plus belle ! C’est pour moi toujours le même enchantement, depuis la chênaie du versant dignois jusqu’à la hêtraie sous le pas du Boudillon, en passant par les diverses variétés de pinèdes, avant d'émerger à découvert sur le replat entre les deux sommets, puis d'attaquer la raide montée finale dans les marches terreuses jusqu’au sommet Sud - je zappe aujourd’hui le sommet Nord, par manque de temps et aussi d’envie de remonter le chemin caillasseux qui y mène. Comment se lasser des vues qui, tout au long de la montée au-dessus de Digne, font surgir l’un après l’autre, derrière les rideaux d’arbres, les silhouettes familières de tous ces sommets si souvent gravis, au nord et au nord-est de la ville ? Magie de ces géants que je retrouve aujourd’hui tout habillés de bleu, comme autant d’amis un temps perdus de vue…

Aux Hautes Bâties, je craignais de trouver ma source familière aujourd’hui tarie… ouf il n’en est rien, elle coule au contraire avec force, et son eau est toujours aussi fraiche, un régal ! Et quel dommage qu’on ait laissé s’écrouler cette vieille bâtisse, derrière ses deux tilleuls et son cèdre gigantesques… un cadre de rêve pour un refuge non gardé de type Vercors, non ?

Sous le sommet du Cousson sud, je croise enfin mon premier congénère du jour, qui en redescend : j’essaye de faire bonne figure dans cette rude montée, mais ça va, pas besoin de forcer, l’honneur est sauf ! Et une fois au sommet, je regrette comme  à chaque fois qu'on n'ait jamais songé à placer ici une table d'orientation. Puis, après le tour d’horizon toujours aussi magique (Lure… les Cloches de Barles… l’Estrop… les Ecrins tout au fond… les 3 Evêchés, etc.), je file sur la crête, curieux de découvrir le nouveau visage de la chapelle St-Michel, que j’avais laissée sous les échafaudages lors de mon dernier passage il y a 2 ans.  A l’approche de la chapelle, je croise un couple qui en sort. Hélas, le résultat n’est pas terrible : tout a été crépi (sauf quelques pierres d’angle, bof), c’est clean et tristounet ; certes les abords au-dessus du vide ont été dallés, mais à quoi bon puisqu’une grille dressée au coin gauche du fond empêche (c’est d’ailleurs préférable !) de faire le tour complet de la chapelle. Bon je ne m’attarde pas, et après avoir griffonné trois lignes sur le livre d’or du lieu (en écho à celles, un peu neu-neu, de la dame du couple…), je remonte sur la crête vers le sommet (je ne m’en lasse pas), où je recroise mon couple (aïe… pourvu qu'ils ne rouvrent pas le livre d’or !).

Puis j’amorce la descente par mon chemin de montée (je ne m’en lasse pas davantage). Et cette fois c’est à mon tour de croiser un individu qui monte dans les marches en prenant son temps. Descente sans histoire, malgré une chaleur un poil plus intense qu’à la montée, notamment dans les (plus nombreux) passages ensoleillés du parcours. Un seul et assez bref épisode un peu caniculaire sur le bout de piste quasi de niveau et à découvert entre les croisements 986 et 931 (seul passage assez banal de l’itinéraire). Ensuite, la replongée en sous-bois est à nouveau un petit délice, qui va durer jusqu’au retour à Gassendi vers 13h30 (je n'ai pas tout à fait tenu mon horaire...).

Ah, si Digne voulait enfin se défaire de son image vieillotte et immuable de capitale de la lavande provençale (alors qu’elle n’est pas la Provence et qu’elle n'a pas de champs de lavande - juste des lavandes sauvages comme au Cousson) pour se construire une image autrement plus véridique et attrayante, à mon avis, de capitale de la Haute-Provence et des Préalpes de Digne ! Bref, une ville de montagnes magnifiques, culminant à près de 3000m à l’Estrop (qu’on voit parfaitement tout au fond en arrivant de l’ouest par la N85) ; celle que l’immense Alexandra David-Néel avait choisie, de retour de sa longue vie aventureuse au Tibet, pour y finir ses jours dans un cadre qui lui rappelait sans doute quelque part (en bien plus modeste évidemment) ses chères et immenses montagnes tibétaines. En attendant, toutes les cartes postales de la ville regorgent de champs de lavande, et quasi aucune ne montre un sommet montagneux. Ce n'est pas que les Dignois n'aiment pas leurs montagnes, au contraire, mais ils les veulent pour eux tout seuls, pour y aller chasser, pêcher et ramasser leurs champignons, tranquilles. Enfin, ce n’est là que mon point de vue perso…

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le Cucuyon et le Couard
immense barre des Dourbes
Cousson N et Cousson S
Montagne de Lure
Sommet Sud du Cousson
la chapelle tristement relookée
faune locale au pied du sommet
Le Cousson depuis la route de Thoard

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