Quand je pense que Trump nie farouchement toute modification du climat !!!! Ce matin, il est annoncé du vent du Sud en altitude et calme en dessous.... Pas la peine de mazouter pour trouver un site lointain, le Col de Baure sera bien suffisant, il offre en outre l'avantage d'un départ tardif bien agréable après une soirée entre amis dignement arrosée... Bref, pour varier les plaisirs, le départ de la balade sera nouveau et bien bas dans la vallée, il permet de prendre un nouveau sentier et jouit de la proximité d'un champ immense et magnifique avec ses roules dispersées ici et là.
Le beau sentier serpente d'abord dans les cultures avant de s'engager résolument dans la forêt. Au col de Baure, le vent est glacial et mal orienté.... La différence énorme de température avec la vallée annonce une instabilité notoire que le moindre rayon de soleil suffira à décupler, en clair ça devait monter de partout. J'arrive au décollage alors que mon ami Éric est prêt à décoller. Le petit nuage qui occulte actuellement le soleil ne permet pas à la brise thermique de remonter la pente, le vent est donc mauvais. Pourtant quelques minutes plus tard, à la faveur du retour de l'astre resplendissant, la brise redevient bonne. Éric décolle alors que je commence à déballer le matos.
Quelques minutes plus tard, je suis dans les starting-blocks, en avant la musique. Sitôt en l'air il faut se rendre à l'évidence, ce n'est pas la petite musique de nuit mais plutôt le tumultueux Sacre du Printemps, pour une fin de septembre c'est pour le moins baroque. Les thermiques sont hachés et puissants, la désorganisation de l'air est totale. Après deux ou trois allers-retours, et quelques cornages de bout d'aile, je jette l'éponge pendant que Eric enroule comme un aigle royal. Mais la suite est encore plus étrange, loin du relief je continue à monter ! Il est 11h et un 29 septembre c'est incroyable, jamais vu ça en 32 ans d'exercice ! Je me retrouve au dessus de l'Isère avec une marge confortable ! Le reste du vol est peinard.
Une fois posé, je me suis dit qu'il n'y avait plus de saisons, quoi qu'en dise l'homme le plus puissant de la planète.