Sortie : Les montagnes russes de la Semène

La Semène du pont de la Roche

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Participants :
  • 12-03-2019
  • 6h45
  • 730 m
  • Sylviane (le 16 mars)

De la Semène, je n’avais gardé que le souvenir d’un rocher d’escalade perdu dans la nature, avec un 5c coriace sur lequel nous nous étions vainement acharnés un jour entre amis, il y a déjà bien longtemps… Mais des gorges de cette rivière, j’ignorais tout. Me voici donc décidé à les explorer enfin, profitant d’une belle journée bien ensoleillée.

Je choisis alors de me rabattre sur le circuit que je trouve à ce nom, mais il ne me satisfait pas complètement. Il comprend en effet pas mal de kilomètres sur un plateau à bonne distance des gorges, et pas beaucoup d’approche des gorges proprement dites. Je vais donc le modifier un peu en conséquence. Puis, satisfait, je me mets en route à partir de Drevet à l’Est, tout près de la N88, bien plus facile et rapide d’accès pour le Stéphanois que je suis qu’Ouillas à l’Ouest.

Et ça commence par une agréable descente vers la Semène, que je découvre une première fois, toute calme, au pont sous la Roche. C'est ensuite la remontée sur le plateau (le Paradis, Ouillas, le Cortial) : sur ces vastes espaces bien dégagés, entre les vallées respectives de la Loire à l’ouest et de la Semène à l’est, je suis loin de mes attentes initiales. Mais ensuite, dès le fameux embranchement en épingle où il ne faut pas se louper si on veut rester sur le circuit balisé, eh bien je me loupe bel et bien ! Mais c'est pour mon plus grand bien, puisque c’est justement ce que j'avais prévu de faire, merci mon inconscient ! Je suis descendu ainsi d’une seule traite jusqu'au bord de la Semène, à Creux que j’identifie aussitôt avec l'aide de ma carte : quel bel endroit, avec sa rive gauche aussi sauvage avec ses blocs rocheux et ses falaises verticales que celle d'en face est paisible avec sa ferme et ses chevaux en liberté. Mais avant de m’asseoir ici sur un rocher pour mon pique-nique du jour, je veux savoir à quoi ressemble l’embranchement que je n’ai pas vu. Je remonte donc les 120m de dénivelé que je viens de descendre, et trouve aussitôt le point stratégique, au-dessus du grand regard de la conduite forcée des eaux du Lignon. Satisfait, je redescends à Creux, où je peux enfin savourer en toute tranquillité mon festin du jour. Avec d'ailleurs une superbe récompense en prime : juste là où j’ai posé mes pieds, je découvre plusieurs merveilleux bouquets de pulmonaires, une de mes fleurs préférées, avec leurs feuilles tachetées et velues et leurs incroyables pétales multicolores ; ce seront d’ailleurs mes seules fleurs du jour, avec quelques beaux hellébores que je trouverai au pied de la tour d’Oriol.

Dans la remontée vers le nord qui s’ensuit, j’avais repéré sur la carte un autre sentier qui redescend  lui aussi jusqu’au bord de la rivière (mais qu’il faut cette fois prendre en aller/retour). Je ne résiste pas, et ce sera donc ma troisième rencontre avec la Semène : ici, pas de ferme, aucune trace de présence humaine, juste la rivière dans sa jungle, même pas de fleurs : un régal !

Remontée, puis retour sur le circuit balisé et arrivée à Oriol : là je file droit sur la Tour, que je ne tarde pas à apercevoir dans son environnement des plus sauvages. Le site, bien aménagé, est superbe, et du pied de la Tour comme du haut du rocher attenant, les vues sur les gorges, les innombrables saillies rocheuses sur les pentes alentour et la rivière tout en bas sont saisissantes. Je m’y attarde un bon moment, si bien que je finis par renoncer à me rendre encore au "Point sublime"… que je reporte donc à une seconde visite déjà prévue sur les lieux.

D’Oriol, il me reste donc à plonger une nouvelle fois vers la Semène, afin de reprendre pied sur sa rive droite… Sur le pont du Gour de l’Âne, je jette un dernier regard sur ma rivière du jour, ici à nouveau toute pacifiée (du moins vers l'aval). Suit la montée vers Lafayette, au cours de laquelle je tombe nez à nez avec une vache. Alors je lui dis un mot aimable comme d’habitude, et la voilà qui me suit… en entrainant derrière elle près d'une dizaine de ses semblables ! Et tout ce monde d’entrer avec moi dans Lafayette, où je réussis enfin à les semer, à mon grand soulagement - ça m’était déjà arrivé une fois, ce genre de mésaventure (relative !), mais sur les Hautes Chaumes du Forez, où ça avait duré nettement plus longtemps, mais là au moins, nous étions seuls sur le plateau : https://www.bivouak.net/topos/sortie-5224-pierre-sur-haute-versant-sud-par-les-jasseries-de-garnier-et-le-col-des-supeyres-sport-2.html#Sortie_5224

Cela dit, la fin de ma boucle du jour sera plus paisible, quoique toujours encore en forme de montagnes russes, jusqu’à la jonction finale avec la Rue du 19 mars 1962, mon ultime montée/descente  du jour.

ps : 4 jours après, l'après-midi du 16 mars, je suis de retour à Oriol avec Sylviane pour un petit tour autour du hameau le plus pittoresque de ma rando. Après la visite qui s'impose à la Tour (ses marches, son échelle) et au rocher d'Oriol, on part donc à la découverte du "Point sublime". On le trouve sans mal, et en effet la vue qu'on a d'ici vaut vraiment le détour ! Revenus vers Oriol, nous croisons dans un pré bien ensoleillé une dame d'un certain âge avec un petit fox-terrier aux longs poils noirs tout ébouriffés. Une longue conversation s'engage... Nous ne sommes pas près d'oublier cet échange passionnant avec cette ancienne agricultrice et gardienne de troupeaux, qui a toujours vécu dans ce minuscule hameau du bout du monde et qui nous a laissés entrevoir quelques fragments proprement inouis de sa vie. D'ailleurs à peine avions-nous pris congé qu'elle s'est empressée d'aller mettre le feu à des broussailles... un sacré tempérament ! Cela dit, ce retour sur ces lieux m'aura aussi permis de rajouter à mon topo l'aller/retour vers le Point sublime...

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La Semène vers Creux
Creux, rive gauche
Creux, rive droite
La Semène (seconde descente)
Tour d'Oriol
Tour d'Oriol de plus près
Montée vers la Tour d'Oriol
Le rocher de la Tour
Les gorges (vers l'amont) depuis la Tour
Vue plongeante sur les gorges depuis le rocher de la Tour
Saillies rocheuses autour de la Tour
Du Point Sublime : les gorges, la Tour d'Oriol, Lafayette
Du Point Sublime, zoom sur la Tour
Dernier regard sur la Semène depuis le pont du Gour de l'âne
Sur mes talons, mon troupeau aux portes de Lafayette
pulmonaires
pulmonaires (détail)

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