Envie de retourner en Chartreuse, d’aller lui rendre visite dans ses habits de fleurs. Allons donc au plus court et direction la Dent. On arrive au parking pas aussi tôt qu’espéré, mais 7h15, c’est déjà bien pour un dimanche ! L’air est doux, pas trop chaud, chargé des odeurs de la forêt. Cela fait du bien de sortir de l’étuve de la vallée.
On entend d’abord quelques sonnailles puis à la sortie de la forêt, l’odeur du troupeau portée par une brise légère confirme le retour des moutons pour cette saison. Fini les fleurs du côté de Pravouta pour cette année !
Par contre côté Dent de Crolles, c’est une véritable débauche de pétales, de corolles, de parfums, de couleurs. La fleur du jour sera sans conteste l’anémone pulsatille, formant des tapis entiers sur la Prairie et le plateau, colonisant les vires. Très esthétique ! On est tombé également sous le charme du parfum dégagé par les églantiers en fleurs en redescendant par le Trou du Glas. Et évidemment, de très nombreuses globulaires, gentiane de Koch et aussi les rhododendrons tout de rose parés.
Sous le pas, un chamois solitaire sort de la Gorgette. Il nous a aperçu mais ne rebrousse pas chemin et au contraire traverse dans notre direction pour se réfugier sous une barre. Puis d’autres promeneurs arrivent et il finit par détaler pour retourner d’où il était venu. On a l’impression que c’est le même que l’on a croisé le mois dernier dans les pentes plus bas dans le ravin.
On arrive au sommet alors que quelques parapentistes étalent leur voile. La pollution fait comme une chape sale sur la ville; au loin, le Vercors a disparu. Sur la crête un peu plus loin, un wing-suiter s’équipe, puis se concentre longuement. Il finira finalement par s’élancer, formant très rapidement un tout petit point au dessus du plateau. Puis soulagement, sa voile se déploie. Cela doit être très grisant mais quelle prise de risque tout de même…
Un petit en-cas bien mérité et on poursuit notre périple en redescendant par le Trou du Glas. Le plateau de la Dent de Crolles est vraiment très bucolique, chargé d’odeurs suaves de résine, garni de pelouses épaisses et moelleuses. La vue dégagée, le sentier en pente douce, tout invite à une marche contemplative et sans accroc. Avec la lumière du matin, ce fût parfait.
Une fois quitté le plateau, il convient d’être plus attentif, les petites désescalades s’enchaînent sur du rocher patiné et certains passages sont vraiment exposés. L’odeur chaude de l’été nous accompagne même dans l’ombre de la montagne et on trouve un peu de fraîcheur au Trous du Glas. Des spéléologues sont en train de s’équiper, ils partent se promener dans le premier niveau des 60km de réseaux souterrains. Il faudra qu’un jour on tente l’expérience !
Plus de photos ici