Les Trois Becs étaient dans ma ligne de mire depuis longtemps. Cette fois, une soudaine envie de changement et de 'vacances' (la Loire, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, c’est bien, mais…) m’a décidé à partir enfin à leur découverte.
Plein soleil et douceur de l’air, la météo est idéale, mais il est déjà presque 11h quand je démarre ma rando. Tous les parkings sont complets, et j’ai même du mal à trouver une place pour me garer le long de la route. Vu l’affluence, je regrette un instant de ne pas avoir pris, comme yougs, le (plus exigeant !) itinéraire par le passage de Picourère, dont j’avais repéré le départ peu avant. Mais bon, sans topo ni trace sur ma carte, je renonce, ce sera pour la prochaine fois…
En effet, il y aura foule devant moi, mais plus personne derrière. Logique, vu l’heure. Mais en fin de compte cette foule ne m’incommodera pas. Au contraire : moi qui étais d’une timidité maladive dans ma jeunesse, je suis certes toujours enchanté de me retrouver absolument seul en montagne ; mais s’il y a du monde, eh bien j’aime aussi, je trouve toujours des gens avec qui parler, échanger des infos, plaisanter… C’est aussi un vrai plaisir. Comme aujourd’hui par exemple, avec un jeune père de famille du coin qui me donne plein de renseignements à chaque fois que je le retrouve (3 fois !), ce couple des Monts du Lyonnais (vu 2 fois !) avec qui on cause de notre Pilat et on finit par se prendre mutuellement en photo au sommet du Signal, ou encore ces gens qui au croisement avec le GR 9 dans la boucle du retour, ignorent qu’à deux pas il y a le spectaculaire trou de la Laveuse (qui effectivement n’est pas du tout signalé) et que je me fais un plaisir de leur indiquer…
Découvrir ces trois sommets sera pour moi (comme pour beaucoup je pense) un enchantement. Un spectacle permanent, au prix d’un minimum d’efforts une fois passé le Pas de Siara. Certes l’actuel sur-aménagement de cet itinéraire, avec de bout en bout ses marches artificielles destinées à faciliter l’accès au plus grand nombre, m’agace un peu, mais bon, on finit par l’oublier devant la splendeur des paysages qui se découvrent au fur et à mesure.
En redescendant du Signal, vers 13h20, je cherche un coin à l’ombre pour casser la croûte : pas évident… Je finis par trouver un gros pin au bord du sentier, et je m’installe sans le savoir sur un immense tapis de framboisiers : mon dessert est tout trouvé ! Le retour par la GR 9 puis le Pré de l’Âne est moins spectaculaire, mais à la bifurcation vers le Pas de Siara, vu qu’il est à peine passé 16h, je lorgne la Roche Rousse à ma droite : enfin un sentier non aménagé me dis-je, nature, de surcroit non tracé sur ma carte… Je ne résiste pas ! Je ne regretterai pas ce petit effort supplémentaire, car d’une part je me retrouve enfin tout seul, et surtout je me paie le luxe d’une mini-boucle inattendue en contournant le sommet par l'arrière et en en redescendant directement par une petite trace, le tout pimenté par un petit ressaut facile, puis un petit pas un peu exposé sur la crête.
Il est 17h20 quand j’arrive au parking, quasi vide à cette heure. Pendant mon trajet de retour à Saint-Etienne, je me repasse comme toujours les images de cette si belle journée en montagne, une de plus, et comme toujours je me jure d’y revenir dès que possible pour découvrir un nouvel accès à ces superbes sommets…