sortie : Une belle neige de printemps

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Altitude chaussage :
  • Altitude déchaussage :
  • Risque avalanche :
  • 27-03-2021
  • 4h
  • 1100 m
  • 1260 m
  • 1260 m
  • 1/5

Données de l'itinéraire

  • Massif :
  • Cotation :
  • Topo :

La cuisson de la neige tombée la semaine dernière semble optimum aujourd’hui. Pour parfaire les conditions, un voile de cirrus annoncé devrait permettre de conserver une moquette douce et légère. Tous les ingrédients sont rassemblés pour se faire plaisir. Si en plus Bertrand Chamailloux et Jeremy Rohrer s’y mettent en nous chauffant à blanc à la radio dans la bagnole avec une interprétation diabolique du premier concerto de Franz Liszt, la sortie risque d’être délectable.

C’est donc galvanisés par les accords implacables assénés par un artiste au fait de sa technique sur un piano Érard que nous débarquons au Rivier d’Allemont. La crainte de devoir porter les planches se dissipe rapidement en apercevant au dernier moment la petite couche de neige salvatrice. Commence alors la longue remontée du petit sentier sur une neige dure mais pas glacée. Les carres mordent la surface lisse en y laissant une trace fine sur laquelle s’accroche le moindre poil de phoque, synthétique rassurez-vous.

Au sortir de la forêt, trois gaulois nous dépassent et se dirigent bientôt vers d’autres horizons. Il faut reconnaître que la relative tranquillité des lieux tranche avec la foule de la semaine dernière au départ de Prabert pour le col de l’Aigleton. Le silence qui nous entoure permet d’apprécier à sa juste valeur ce rythme lancinant de la marche avec cette cadence invariable que seul le ski procure, puisque la pente de la trace est constante quoiqu’il arrive, contrairement aux sentiers parfois capricieux.

Les vallons se succèdent sous un soleil heureusement tamisé, la neige conserve sa consistance idéale pour progresser malgré la chaude orientation orientale. Là-haut le spectacle est total, les montagnes se montrent sous un angle à chaque fois différent, le doute est toujours possible sur la reconnaissance d’un pic, d’un col. Le petit vent frais nous engage à descendre, il faut se rendre à l’évidence, la bise fraîche et le doux soleil au zénith ont tenu leurs engagements, la neige est printanière, les skis glissent sur une surface douce et humide, un régal permanent.

De retour à la lisière de la forêt, une pause plus consistante s’impose, il est temps de sortir les victuailles. Les chips de légumes végan sont merveilleuses, la pissaladière est doucement sucrée, et le Comté délicieusement garni de cristaux de sels est un régal. Nous sommes prêts à affronter la dernière partie, le chemin raide en forêt... il ne sera même pas pénible même si un tronc d’arbre en travers nous causera bien des tracas quant à la façon de le franchir sans déchausser. Au concours d’obstacles, les filles gagnent haut la main avec un style aérien et gracieux pendant que les hommes bourrinent lamentablement, comme ils savent si bien faire avec les éléments.

C’est rassérénés que nous retrouvons le parking, les agrestes accords du concerto résonnent encore dans nos têtes, mais en filigranes, tamisés par les images de cette belle sortie printanière.



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