Sortie : Entre les nuages

Il est étonnant ce matin de voir le ciel complètement dégagé après les pluies diluviennes de ces derniers jours. Alors nous décidons de partir au Col du Baure en mode doux c'est à dire par les transports en commun. En arrivant au pied de la balade, c'est le brouillard qui nous entoure. Pourtant il semble se dissoudre dans l'air que réchauffe un beau soleil de mai, le moral est au beau fixe. Après deux bonnes heures de marche nous arrivons au décollage. Si le brouillard d'en bas a totalement disparu, de gros cumulus joufflus se forment en contrebas du décollage.... Il faut faire vite.

Manque de bol le temps de démêler les ficelles et d'enfiler les gants, nous sommes envahis de nuées humides et poisseuses... Enfer et damnation, plus moyen de décoller... Commence alors une attente stressante, pendant que les voiles sont étalées sur l'herbe détrempée, les cumulus deviennent de plus en plus gros, c'est mal barré. Pourtant, au bout d'un temps que je juge bien trop long, une fenêtre se dessine dans le ciel, c'est une fracture entre deux masses cotonneuses qui laisse entrevoir de petites maisons tout au fond de la vallée. C'est comme Moïse que nous avons avons fendu l'écume blanche et suivi l'ouverture vers la terre promise. Les thermiques sont forts mais nous prenons soin de les éviter, trop contents d'avoir pu décoller. L'instabilité est telle que même au dessus de la vallée et de son atterrissage nous trouvons des ascendances matérialisées par un beau petit nuage de convection.

Finalement nous faisons notre approche sur un terrain balayé par des bourrasques inconstantes et perfides. Hélène se fait trainer sur 15 mètres et je me prends un râteau vent de cul en laissant un cratère au milieu de l'impact, mais nous nous relevons l'un et l'autre sans bobo... voilà un vol périlleux !

Quant au retour en bus, eh bien c'est une réussite, les deux correspondances furent synchro et le voyage n'a duré que 45 minutes jusqu'à la maison !