Après deux jours de vent tempétueux, le calme semble revenu, condition propice au dépliage de l’aile depuis un sommet, je file vers le sud et plus précisément Quet en Beaumont, charmant petit village perdu au pied du Chauvet, l’objectif du jour.
La marche commence dans le silence du petit matin. Au bout de la vallée les deux énormes éoliennes sont immobiles, confirmation du calme ambiant, il est temps de marcher. Personne, je ne verrai personne de la journée … alors je me concentre en contemplant les magnifiques sommets tout autour de la grosse motte que j’escalade sans faiblir. C’est d’une beauté inimaginable, il faut le voir pour le croire. Une brume, probablement dûe à du sable du Sahara, gomme les contours des pics acérés et ajoute à la splendeur des lieux.
Les conditions sont parfaites, une douce brise venue du nord va faciliter l’envol. La configuration du sommet, un dôme immense et plat sur plusieurs hectares, va rendre le décollage toutefois un peu laborieux. Il m’a fallu courir un moment avant de quitter enfin le plancher des vaches, cette course effrénée me fait monter le palpitant dans les tours, mais que la suite est divine. Je contourne le sommet par une large boucle autour de la longue épaule ouest en m’appuyant sur la brise dynamique avant de basculer dans la profonde vallée du Drac sinueuse et encaissée. C’est à ce moment que se découvrent les deux éoliennes dont les énormes pales battent frénétiquement l’air qui passe dans leur sillage… zut ! Le vent du nord s’est lever !
Quelques minutes plus tard, j’entre dans le vent de vallée, il me bouscule au passage de la couche de cisaillement avant de redevenir laminaire. La prudence me recommande de rester au vent du seul terrain d’atterrissage afin de conserver une marge de sécurité. Je me pose finalement comme une fleurs juste à côté de ma nouvelle flamme bricolée ce week-end.
Il ne me reste plus qu’à remonter récupérer la voiture garée plus haut au bord de la nationale. Cette ballade est magnifique non pas par la grosse motte peu avenante du Chauvet, mais par la beauté sauvage de l’Obiou qui lui fait face juste au dessus de la profonde vallée du Drac. Un Must