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Ça fait un moment que j’avais envie de me re-tester, mais sans aller trop loin, avec un projet de rando à la journée joignant l’utile (bon dénivelé) à l’agréable (bel itinéraire). Pour cela je ne vois alors pas meilleur choix que de remonter au Crêt de l’Oeillon depuis Doizieux, une rando qui m’avait enchanté fin mars dernier... avec peut-être, qui sait, un ou deux petits plus si l’horaire le permet ?
Me voici donc reparti ce vendredi pour Doizieux. Je suis très content, car cette fois je pars à 9h, ce qui va me laisser du temps…
Mais c’était compter sans mon inconscient ! Car à peine arrivé à Doizieux, 25’ après mon départ de Sainté, je ne trouve plus mon portable ! J’ai beau le chercher fébrilement partout, plusieurs fois, dans mes poches, dans mon sac à dos, rien ! Ce qui veut dire zéro photo, mais aussi aucun contact avec Sylviane avant mon retour ce soir, ce qui ne pourra que l’inquiéter fortement vu nos habitudes… Donc pas le choix : retour à Sainté, soit une bonne heure de perdue ! La journée commence mal...
De retour chez moi, nous cherchons tous les deux. Et c’est Sylviane qui trouve presque aussitôt mon téléphone… dans une des poches de mon nouveau pantalon de rando ! Il faut dire qu’il en a 7, de poches ! C’est parfait pour un randonneur, à condition de n’en oublier aucune en cas de recherche… Ah c’est malin !
Bref, me voilà reparti tout perturbé. La voix de la raison me dit de choisir une autre rando, plus courte. Mais ce serait céder à mon inconscient ! Donc je persiste et signe – quitte à renoncer aux « petits plus ». Si j’arrivais à 1000m de D+, me dis-je, ce serait déjà une petite victoire symbolique sur la voie de mon en retour en forme…
De retour à Doizieux à 10h, je ne traine pas. Je cherche un bon rythme de marche, mais sans forcer car il me faudra tenir la distance et le dénivelé. Très vite je me sens à l’aise sur cette belle et raide montée au-dessus du village, puis sur la voie tranquille qui mène au Collet. Et là, j’enchaine aussitôt avec la sauvage et rude montée en sous-bois sur l’ancien sentier débalisé qui va me hisser droit dans la pente jusqu’à la royale voie de crête en toboggan entre la Chaux de Toureyre et l’Oeillon.
Une fois là-haut, vers midi, me voilà rassuré. J’y retrouve avec plaisir mes landes sauvages, mes arbres torturés, mes mélèzes en habits d’automne, mes fenêtres vers les Monts du Lyonnais ou ceux du Forez, ou bien encore Lyon ou la plaine du Rhône… Mais une fois de plus les Alpes demeurent noyées dans la brume. Et, chose étrange, pas un seul chant d’oiseau, silence total…
Puis je prends le temps d’examiner pour une fois attentivement les rares vestiges (quelques pans de murs entre les arbres) de la ferme de l’Hôtel brûlé. Cela fait, arrivé peu après au pied du Rocher de la Chèvre, j’en fais le tour puis je décide enfin d’y monter, comme je me l’étais promis la dernière fois. Et en quelques enjambées, malgré des prises pas terribles et quelques réticences manifestées par ma hanche gauche, me voici facilement au sommet du rocher, avec là encore des arbustes aux branches tordues qui dessinent d’étranges graffitis sur le bleu ou le gris du ciel.
Cela dit, c’est bien beau de faire des pieds de nez à son inconscient, mais je vois qu’il est déjà 13h30 et qu’il est donc plus que temps de sortir mes provisions du sac, ce que je vais donc faire tranquillement au pied de mon rocher.
C’est ensuite un peu avant 15h que j’arriverai enfin au Sommet du Crêt de l’Oeillon, après un petit détour par son chirat du versant Sud, histoire de faire durer un peu plus le plaisir de jouer les équilibristes dans les blocs… J’y rencontrerai enfin quelques rares congénères venus admirer comme moi, mais à deux pas de leur voiture garée juste en dessous, le magnifique panorama en tous sens qu’offre ce promontoire majeur du Pilat, même en l’absence, comme aujourd’hui, de toute la chaine des Alpes.
C’est alors que, non content de m’être octroyé déjà plusieurs petits extras par rapport à mon projet initial, je décide (dernier pied de nez !) de rajouter le Crêt de Botte à mon tableau de chasse du jour. Je descends donc au Col de l’Oeillon, remonte vers le Crêt de Botte, le contourne par la droite dans un nouveau chirat, redescends au col via le déco (qu’occupe un groupe de pique-niqueurs à défaut de parapentistes) puis remonte à l’Oeillon.
Il est 15h45 : pas de temps à perdre si je veux être de retour à Doizieux avant la nuit ! Pas de boucle donc (c’était prévu), mais un retour cool mais sans trainer (ni courir !) et sans pauses par le même itinéraire. Seule entorse : j’éviterai la partie la plus raide et chaotique qui plonge vers le Collet de Doizieux et risque de bien me retarder en prenant à la place le petit sentier beaucoup plus cool de ma « proposition alternative » du topo.
Moyennant quoi ma descente sera un dernier et constant petit plaisir, à la seule exception du chemin quasi horizontal entre le Collet et l’épingle 761 au-dessus de Doizieux, qui me parait cette fois bien longuet et un peu monotone je dois dire…
J’arriverai à Doizieux à 18h40, la nuit est sur le point de tomber. Mission accomplie, mon plaisir est sans mélange. Il ne me reste plus qu’à remercier les dieux (et mon inconscient !) de m’avoir permis de réaliser ce petit exploit à ma mesure, dans les temps et sans jamais forcer, finalement.
Merci Luc. Quant à la balise, je l'attends de pied ferme. J'ai en effet largement de quoi la caser...
Hé bien respect pour cette bambée !!!
Quant au matériel.... bientôt il faudra penser à la balise (qu'on pourra laisser 4 mois dans son sac) mais avec sept poches à ton arc ..... :-)
Date | Titre | Auteur | ||
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28-03-2022 | Redécouvertes | Geoffroy Rémi | ||
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