Sortie : Une journée de folie !

Peu à peu le sommet se rapproche, la dernière prairie nous demande un gros effort, surtout à Michel le sherpa, avec des plaques de neige ramollies par le soleil. Nous y laissons une énergie considérable. Nous arrivons à la croix sur les coups de 10h30. Malgré l'heure matinale, la machine à thermiques tourne déjà à plein régime. Aussi nous ne nous éternisons pas avant de nous rendre sur notre terrain de décollage favori. Il est entièrement sous la neige, la brise souffle dans le bon sens mais pas tout le temps, il va falloir gonfler au bon moment. Michel sort les deux voiles de son sac avant de les installer l'une à côté de l'autre. Des boules de neige calent astucieusement le bord de fuite de nos engins volants qui ne demandent qu'à s'envoler à la moindre rafale. La neige est profonde mais elle ne sera pas gênante pour courir, la brise thermique me cueille sitôt la voile au-dessus de la tête.

 

Commence alors un vol d'anthologie. Ça monte de partout, j'entre dans le premier thermique avec difficulté, c'est comme un mur de briques qui finit par céder avant de monter tel un ascenseur de gratte-ciel. Je me retourne pour voir si Michel n'a pas de souci de démêlage, il décolle aussi légèrement que moi. Les conditions sont toniques et calment rapidement mes ardeurs. Je file droit vers l'atterro avec une altitude incroyable. La suite est heureusement plus calme, une fois à la verticale de Saint-Hugues et de sa prairie bien peignée, j'opère un demi-tour pour voir où en est mon Mich. Incroyable, c'est un minuscule papillon dans le ciel qui volette largement au-dessus de la croix sommitale ! Il s'est fait atomiser ! Même sur Pravouta, il reste encore extrêmement haut...

La fin du vol est superbe au-dessus de l'Ensemble d'Art Sacré Contemporain, un dernier petit thermique nous maintient juste sur le clocher, tel un souffle divin ultime.

 

Reste à remonter chercher la voiture garée au col du Cucheron. Le Miche se dévoue à la manœuvre, il ne lui faudra pas moins de trois voitures pour parvenir à ses fins. Il aura la surprise de trouver Pascale au volant de la dernière bagnole ! Du coup nous passons à la supérette de Saint Pierre afin de faire le plein de charcuteries délicieuses de la Ferme des Herens. Nous ferons un pique-nique royal sur la terrasse de notre cousine Fabienne pendant que passent en tous sens des dizaines de parapentes dans un ciel pourtant terriblement voilé. Une journée de folie aérienne !

 

Hélène.