Afin de respecter les agriculteurs nous attendons patiemment qu'ils fauchent avant d'atterrir dans les prés. Quand Loïc m'a annoncé que le champ de la grange de Fond de France était tondu, nous nous sommes dit que nous pouvions décoller de la Croix de Chaurionde mille mètres plus haut. Manque de bol, quand nous arrivons devant l'unique prairie spacieuse de la vallée, celle-ci est jalonnée de nombreux petits panneaux rouges : Propriété privée, Entrée interdite. Enfer et damnation. Heureusement, bien en aval nous avions repéré un atterrissage de secours, biscornu certes mais suffisamment grand pour se poser entre les arbres et une ligne électrique.
Nous poursuivons donc, confiants, jusqu'au fond de la vallée où se trouve le parking de 30 places depuis lequel débute le petit sentier menant aux lacs des Sept Laux (excusez-moi pour le pléonasme). Encore une fois c'est la déconvenue devant une série de panneaux de stationnement interdit sauf aux riverains... surtout ne pas s'énerver !
Mais ces petites contrariétés ne sauraient émousser notre ardeur à parcourir ces magnifiques petits chemins par bonheur encore à l'ombre. Ils sont jalonnés de cèpes à l'apparence parfaite mais complètement déshydratés, on dirait des produits factices en plastique ! Bientôt doit passer ici la course de l'Echappée Belle traversant de part en part le massif de Belledonne. Je me demande comment ils courent sur ces sentiers extrêmement caillouteux et pas du tout roulants. En attendant nous faisons travailler nos genoux en sautant de roches en roches tout en ménageant de petites pauses framboises goûteuses à souhait .
Pour varier les plaisirs, nous optons pour le raccourci par le couloir direct, c'est à se demander s'il y a encore des moutons tant la végétation est épaisse et l'herbe drue. Après avoir goûté les délices du pierrier instable Belledonnien, nous terminons par une raide pente où l'on trouve ici et là des restes d'un sentier bien commodes pour progresser. Là-haut règne une quiétude souveraine, pas un chat sur ce sommet délaissé, au loin se fait entendre un troupeau de moutons bêlant, probablement en train de tondre la combe Madame.
Rien ne presse, une délicieuse petite brise parfaitement orientée nous attend face à l'immense vallée du Breda, alors nous goûtons le bonheur de pouvoir encore profiter de cette nature généreuse nous permettant de nous envoler dans l'air cristallin. Compte tenu du changement de destination dans la vallée, nous n'aurons pas loisir d'aller taquiner le thermique du Grand Rocher, en cas d'échec il ne faudrait pas atterrir dans le terrain interdit. Malgré la brièveté du vol, cette sortie reste magnifique et plaisante. Et pour finir nous passons au lac de Mirande pour une baignade rafraîchissante, cela devient une habitude, profitons-en pendant que c'est encore permis !:
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Bipbip