Ce matin je n'ai plus du tout mal au dos, sans doute en raison de l'anti-inflammatoire ingéré hier soir. Bon je n'aurais peut-être pas dû le prendre en même temps que la pinte de bière fraîche, toute la nuit j'ai grelotté de froid malgré la douceur exceptionnelle de l'été indien que nous vivons actuellement. Ce matin donc nous renonçons à sortir en montagne et comptons faire la grasse matinée. Toutefois je consulte mon agenda pour me rendre compte que c'est l'anniversaire de JP le Pyrénéen. Nous lui envoyons donc sans plus attendre un petit message de félicitations depuis le lit que nous ne voulons plus quitter. Sa réponse instantanée est comme un électrochoc :
Merci à vous
Pour fêter ça je pars voler 😂
Pas question de rester à la maison si JP sort sa voile. Manque de pot, il est un peu tard et le vent s'est déjà levé en montagne. Alors nous décidons de faire un petit vol en local, à Saint Hilaire, la coupe Icare étant terminée, le site a retrouvé un semblant de quiétude après l'agitation turbulente de ces derniers jours.
Nous partons du fond de la vallée en même temps qu'un jeune bien décidé à faire un chrono en montant directement par les escaliers. Ne voulant pas être dégoûtés de le voir nous distancer à vive allure, nous choisissons de monter par l'ancien sentier aujourd'hui fermé en raison des récents éboulements. Au moins dans la forêt nous n'aurons pas de repère ni de comparaison à faire avec quiconque. La balade se passe tranquillement sur un sentier jalonné de fruits de l'automne, ramiers, cynorhodons et même tomates, oui des plants de petites tomates cerise sauvages se sont développés au milieu du chaos de pierres lié aux récents éboulements, étonnant!
Nous atteignons le décollage alors que passe à basse altitude un bruyant avion de chasse, heureusement que nous ne sommes pas en l'air ! Mais ce n'est pas fini, alors que nous préparons les ailes, passe soudain un mec en chute libre déguisé en sandwich après avoir sauté de la Dent de Crolles. Il fend les airs à 150 km/h dans un sifflement infernal avant de raser la falaise où nous nous préparons à évoluer. J'attends horrifié le jour où la collision arrivera vu le nombre de voiles qui trainent dans les parages. Je n'ai pas compris pourquoi ils ne sautaient dans des zones moins fréquentées, l'envie de se montrer sans doute.
En l'air c'est la fête, les thermiques sont déjà présents et les enrouler est un régal même si un petit coup d'œil vers le haut me rassure quant à la présence d'une furtive bombe humaine tombée de la Dent (que de toute manière je ne verrai pas, sinon au dernier moment à travers ma voile perforée par le missile). Bref c'est le folklore habituel de Saint Hilaire.
On trouve de tout en l'air et notamment une Arak Air très bien menée par un pilote qui va faire des prodiges dans les conditions naissantes pas encore établies. Il est toujours en l'air quand nous terminons de plier les deux voiles au sol sans ressentir la moindre douleur lombaire. La marche est souveraine pour la santé du dos !