Hier en passant sous Saint Hilaire au retour du ski, la vision de petits parapentes perchés 100 mètres au-dessus du décollage a réveillé en nous le désir de voler. Par ailleurs, nous retrouver le dimanche matin avec 130 bagnoles stationnées au départ de la randonnée à ski ne nous intéresse pas vraiment alors c'est décidé, ce matin on prend les ailes !
Tous les voyants sont au vert en partant de la vallée pendant que nous grimpons au décollage, la neige a fondu, la brise ascendante le long des rails du funiculaire annonce des thermiques, le vent en altitude est tombé. Seules quelques plaques de glace terriblement glissantes freinent notre ardeur, notamment sous les ruissellements habituels le long de la falaise. Entre-temps une couverture de cirrus de haute altitude a envahi le ciel jusque-là azuré, bernique pour les thermiques. La tendance météo étant soumise à la brise de mer, nous rejoignons le décollage sud et préparons nos voiles pendant que des éléments de la planète vol-libre, en attente du renforcement des conditions, devisent péremptoirement au sujet du matériel ou de leurs exploits passés, la faune habituelle de Saint'Hil quoi.
Nous nous envolons vers 13h à la faveur d'une brise thermique favorable qu'un soleil redevenu brillant déclenche opportunément. En l'air, ça bippe un peu mais pas de quoi fouetter un chat. Nous longeons la falaise à la recherche d'un thermique salvateur mais tout ce que nous trouvons ce sont quelques pets de nonne, et aussi quelques chamois confortablement installés au soleil sur des vires inexpugnables. Nous partons ensuite vers l'atterrissage pendant que les stagiaires d'une formation vol-acrobatique se lancent dans des figures étonnantes à fort taux de chute à la verticale de la cible. Il s'agit d'être attentif, s'il est évident qu'ils maîtrisent leurs ailes ultra-vives, il n'est pas sûr qu'ils contrôlent correctement leur trajectoire chaotique.
Il est quatorze heures passées quand nous sommes enfin attablés sur notre emplacement dédié non loin de l'atterrissage, spectateurs privilégiés des apprentis voltigeurs, tout en dévorant nos victuailles. Le vol rando, ça ouvre l'appétit !