Après un réveil très matinal, comme tous les matin depuis notre retour du Canada, j'ai eu largement le temps de consulter la météo pour voir le très court créneau matinal de beau temps. En ces temps de disette, il faut se précipiter dans la moindre fenêtre, fut-elle de la taille d'une lucarne. J'en avertis Hélène qui semble bien mieux supporter le jet lag et après un rapide petit déjeuner, nous voilà partis pour Montlambert, seul endroit potentiellement favorable. Nous traversons la ville en quelques minutes compte tenu de l'heure et du jour du seigneur. Nous voilà rapidement sur l'autoroute en direction de la Savoie. C'est à la hauteur de Crolles que nous avons révisé l'objectif. Saint Hilaire semble tout à fait dégagé et encore à l'abri du vent du sud qui doit souffler avec fureur avant midi.
Nous sortons donc au dernier moment de l'autoroute pour laisser la bagnole à la gare fantôme du funiculaire. Les falaises étant dégoulinantes de flotte des récentes averses, c'est par l'escalier de 1281 marches que nous attaquons la balade plutôt que de traverser la rivière infernale et les moraines verticales et boueuses qui encadrent. La suite est délicieuse sur le sentier séculaire au nom étrange du Pal de Fer, elle n'est troublée que par les cris de joie des premiers parapentistes qui, en manque de grand air, décollent déjà dans la fraîcheur du matin.
Nous arrivons sur le décollage oriental, celui-ci étant couvert d'une épaisse couche d'herbe dégoulinante de flotte, nous poursuivons jusqu'au Plateau des Petites Roches avant de redescendre au décollage nord. La moquette, encore couverte de cochonneries de la coupe Icare, reste néanmoins agréable et sèche. On ne mouillera pas inutilement nos précieux aéronefs. Évidemment tout le monde a eu la même idée si bien qu'il faut un peu jouer des coudes pour trouver une place et s'installer face à la légère brise montante caressant déjà le tarmac.
Voilà 25 jours que nous n'avons pas volé, vous dire comme nous avons apprécié ce vol qui n'a pas duré autant que les impôts, il faut bien le reconnaître. Après Hélène je décolle enfin avec le musique de la pauvre petite Amy Winehouse dans les oreilles. Le visionnage dans le 747 du biopic sur la gamine de Londres à la voix si voluptueuse m'ayant rempli de compassion à son égard. Sa musique nonchalante et totalement groove est parfaitement en phase avec les conditions, ça bipe mais ça ne tient pas et on s'en fout.
Finalement on se pose à Lumbin, pleinement satisfaits du job, il n'y a plus qu'à rentrer à la maison, s'installer au doux soleil septembre sur la terrasse et bouffer les restes du repas d'anniversaire de Cyprien que nous n'avons fêté qu'hier soir, rapport à notre voyage canadien. Les affaires courantes restent délicieuses, surtout quand elles sont rares.