Le Châtel (Bonnet de Calvin) par la face ouest

Une bonne frousse !


Suite au mouvement de grève il m’a fallu mener Cyprien à son collège de Mens, j’en profite pour prendre ma voile et faire un sommet que je ne connaissais absolument pas, le Bonnet de Calvin ou plus communément le Châtel. Apres avoir largué le fiston, je gare la voiture juste au dessus de Mens au lieu dit Menglas, c’est d’ailleurs là que se trouve l’aéroport international de Mens-Trièves.

Je pars directement sur un beau chemin roulant, tellement roulant que j’en oublie la carte dans la caisse ! C’est pas de bol, je ne connais absolument pas le quartier. Heureusement un bûcheron m’aidera à me remettre dans la bonne direction car ça partait mal. Le chemin est superbe et le passage sur la banquette, quoique facile, n’en demeure pas moins vertigineux, entre deux barres. Il faut bien attraper un câble ou deux avant le sommet ce qui met un peu de piment pour une balade finalement aisée. Au sommet c’est du technicolor panoramique, 360° de visibilité du Vercors à l’Oisans et sous la protection du sphinx Obiou. C’est finalement de ces petits sommets que la vue est la plus belle.

Je craignais un peu le vent du sud, mais que dalle, juste des thermiques mous dans la face Est, impec. Toutes sortes de rapaces tournent devant moi. Mais en l’air je n’arrive pas à tenir ; trop tôt ! Et comme il me faut faire le tour de la montagne, je préfère partir. La suite du vol, en face Ouest, est parfaitement calme. Je vais directement vers la piste de Menglas.

Alors que j’arrive à la verticale du terrain à 400m sol j’entends un bruit de réacteur, Merde y a quand même pas un avion qui va atterrir ici en même temps que moi ? Penses-tu, sur ma gauche et à ma hauteur déboulent à une vitesse faramineuse deux mirages, ils passent si près de moi que je distingue clairement les pilotes. Je ne sais pas si ils rigolent sous leurs casques mais moi pas. Je crains les turbulences de sillage aussi j’encape d’amblée une série de 360 pour finir prématurément le vol, 75 Km/h au GPS ! Quand je touche le sol, les deux mirages sont probablement à Sisteron ! Je reste un moment interdit. Finalement, à part le boucan infernal, il ne s’est pas passé grand-chose. Tant mieux. Quelques minutes plus tard c’est un Robin qui se pose sur le terrain. Quel trafic.


Ps l’aéroport de Mens se résume à un court champ en pente plein de bouses. Mais avec une belle manche à air !