Le soleil se lève au dessus de la montagne. Il va faire beau aujourd'hui, un grand ciel bleu légèrement strié de blanc. Je prépare mes affaires, tranquillement, en avalant mon thé. La carte IGN, ma gourde, une thermos pour le thé, des gateaux, ma polaire pour le froid, là-haut, et le nécessaire de survie. J'enfile mes chaussures de rando, mes lunettes de soleil, et je pars, sac au dos... J'atteinds le col du Coq, juste au dessus de chez moi, puis un petit sentier de montagne, paisible, à travers les sapins. En tirant légèrement sur la droite, je remonte la large pente ouest sous la dent de Crolles jusqu'au col des Ayes.
Déjà, une vue magnifique sur la Chartreuse. Je lève les yeux, et me sent soudain toute petite face à ce bloc de roche immense. Ma marche se fait lente, la pente est raide à ce niveau là. Je passe au niveau du trou du Glas, une grotte comme une carie dans la dent, et puis me voilà très vite dans la roche, au coeur de "cheminées" à escalader la paroi qui me sépare de ce géant.
L'air sent bon la provence, il fait chaud. Pas un bruit. J'atteinds enfin la plaine sommitale, à 2000 m d'altitude. La vue est magnifique, et le vent d'une force impressionnante. La température a chuté de plusieurs degrés, et je ne regrette pas d'avoir pris ma polaire. Je marche, seule, au milieu des ifs, jusqu'à la crête d'où je contemple toute la vallée de l'isère. Belledonne se découpe au sud, la vallée du Grésivaudan à mes pieds, et Saint Pancrasse, juste là, en bas.
Un sentiment de bien-être, après l'effort. Je m'assoie, ouvre ma thermos, et me pose quelques minutes, quelques heures, quelques années... avant de redescendre par le pas de l'Oeille et le sangle de la Barrère, barre rocheuse assez vertigineuse.
Tout est bien. L'après-midi fut bonne.