Charmant Som par la face Est depuis Saint Hugues

Bien modeste sortie en vérité question dénivelée, nous sommes en effet montés par la bergerie… Mais enfin, il n’était pas question de commencer par une bavante. A priori tout va pour le mieux, y a plus qu’à espérer qu’il fasse beau pour pouvoir encore profiter des couleurs de l’automne dont je n’avais pas encore goûté à sa juste valeur leur embrasement. J’aime cette petite mort de la nature, quand la sève se fige à l’approche du froid, c’est paradoxalement le moment où les couleurs et la lumière sont les plus chaudes.

La mer de nuage est basse et l’inversion est nette. Sous les doux rayons solaires, 43 chamois paissent tranquillement, ils ont enfilé la tenue d’hiver et ne semblent pas du tout inquiets de notre présence. Jacques, qui reçoit ce midi, n’a pas le temps d’attendre, il décolle donc dès que les premiers thermiques inversent la tendance du vent.
Je profite de la trêve automnale pour gouter le calme des lieux maintenant plongés dans la solitude. Un coup de mp3 avec Metallica pour se remémorer www.bivouak.net/topos/course-id_course-940-id_sortie-4201-id_sport-2.html, puisque du décollage, le regard embrasse la totalité du parcours.


Les conditions de vols ? En décollant vers midi, les thermiques sont doux et vastes, enfin autant qu’un pâle soleil d’octobre puisse en produire. Comme j’ai le mp3, je tente le vol en musique, pour centrer le thermique et me battre dans les pets de nonne, rien de tel que le dernier album de Madonna, ça déchire. Puis, une fois la bataille perdue, il ne reste plus qu’à se laisser glisser tranquillement jusqu'à Saint Hugues, bercé par la douce musique médiévale du temps de Carlos Quinto. Et notamment la très belle chanson d’amour de Toinot Arbeau

Belle qui tient ma vie
captive dans tes yeux
Qui m’a l’âme ravie
d’un sourire gracieux,
viens tôt me secourir
ou me faudra mourir

Tout un poème, magnifiquement interprété par l’ensemble Hespérion XXI en vieux françois s’il vous plait