J'avais projeté d'y aller le 16 août, mais une chute de neige en altitude la veille m'avait fait préférer le Grand Glaiza tout proche, car plus cool (au sens figuré !...) ... Mais je n'ai pas résisté longtemps, et me voilà parti le jeudi suivant pour le Bric Froid.
Arrivé au point de départ (Le Roux), je vois bien une bosse rocheuse au-dessus du hameau, mais je me dis que ça ne peut pas être ça le Bric Froid, le vrai sommet doit être caché derrière, bien plus haut, redoutable et imposant.
En attendant, ça monte sec en lacets dans les alpages vers le Col des Thures, et une fois arrivé à la borne frontière du Col, plus de doute, le Bric Froid, c'était bien cette masse rocheuse devenue soudain bien plus impressionnante : c'est par où qu'on peut monter là-dessus ?
Un Gapençais et son adorable chienne en descendent justement : oui, on monte direct dans la pente rocheuse, oui ça a l'air raide, mais ça se fait bien ! Et en effet, l’itinéraire, pour être raide et chaotique (donc très attrayant !), n’en est pas moins facile à trouver : il suffit de suivre la trace, bien visible jusqu’au sommet, et balisée par de nombreux cairns. J’ai donc suivi l’arête à droite du col, puis arrivé au premier replat (env. 2900 m.), la trace à gauche dans les éboulis (couloir raide, puis lacets). Plus haut, on traverse un second replat et on grimpe en face dans la trace qui monte vers le sommet. On contourne un gros gendarme par la gauche, on se faufile dans les blocs, et la fin est plus dégagée dans les cailloux.
On débouche au gros cairn du sommet principal, le 2e sommet est un peu plus loin avec sa robuste croix métallique. La vue d’ici est énorme, à peu près aussi belle qu’au Grand Glaiza (qu’on voit tout près, avec derrière les pointes sommitales du Pic de Rochebrune). Une fois de plus, la partie italienne autour du Viso est recouverte d’un épais matelas de cumulus, mais côté français, pas un nuage dans le bleu du ciel ! A part 2 Italiens qui sont montés par une voie moins raide (côté italien donc), et aussitôt redescendus après quelques secondes passées à la croix (photo, et hop !), personne n’est venu troubler ma solitude pendant la bonne heure que j’ai passée sur ce magnifique belvédère, à m’en mettre plein les yeux (sans oublier la bouche, accessoirement), pour cette dernière ascension de la saison dans « mes » Alpes du Sud…