Grand Som par le Monastère de la Grande Chartreuse

Le monastère de la Grande Chartreuse sous la neige

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 27-12-2008
  • 3h30
  • 1200 m

Bon, voilà des lustres qu'il n'a pas neigé et d'après les compte-rendus de ski de rando, c'est pas le pied au niveau de la neige, alors comme la météo annonce une accalmie exceptionnelle du vent, pourquoi ne pas aller faire du parapente, histoire de s'aérer un peu les bronches. Effectivement il n'y a pas beaucoup de vent mais qu'est-ce que ça caille ! -10° en sortant de la caisse.... Je monte avec toute les épaisseurs, (sauf l'anorak que j'ai oublié à la maison ce matin, en allant jeter tous les cadavres de bouteilles du réveillon au récup-verre et du coup j'ai plus pensé à la dernière pelure). Le kway du fond de sac fera l'affaire.

La montée sur cette neige ultra dure n'est pas des plus amusantes, on remarque bien des traces de crampons mais j'ai la flemme de chausser les miens. Le passage raide sous Bovinant me fera amèrement regretter cette paresse. La bonne nouvelle au col de Bovinant, c'est le calme ambiant qui règne en maitre, et c'est heureux car avec les -15° j'aurais pas aimé affronter les bourrasques. Pour économiser les derniers watts que je n'ai pas carbonisés bêtement en glissant sur la glace en contrebas, je chausse les crabes, cela dit la neige est plus souple, un piéton me précède, il suffit de suivre bêtement les marches.

Quelques skieurs descendent déjà, aux bruits stridents que font les carres tapant sur la neige, je me bénis de mon choix de mode de locomotion. Mais je ferai moins le malin au sommet, le vent est faible certes, mais son orientation laisse à désirer, 10 km/h de cul, il est impensable d'imaginer ne serait-ce qu'une tentative de décollage..... Du coup, comme un ours en cage, je traine sur le plateau sommital à la recherche d'une pente providentielle. Mais non, c'est la falaise brutale du coté du vent avec de belles plaques de glace ici et là.

Voilà des années que je cherche un décollage ouest, c'est pas aujourd'hui que je vais le trouver, pourtant la perspective de descendre à pied sur cette neige dure ne m'enchante pas plus que ça. Alors je traverse le plateau vers le nord et à son extrémité, une pente débonnaire et accueillante apparaît comme par magie. Le souci c'est la neige, elle est en béton sur le plateau, mais dès que le sol s'incline c'est une belle neige pulvérulente et épaisse, c'est pas terrible pour courir avant la falaise ..... Je descends prudemment sans la voile jusqu'à un poteau, ce doit être le début du sentier du sangle des moutons, je fais une belle trace pour pouvoir allonger la foulée tout à l'heure avec la voile.

La brise est un peu travers mais elle est maintenant bien présente. Gonfler la voile sur une patinoire n'est pas chose aisée, pourtant après trois essais et un beau soleil, elle reste au dessus de ma tête. Je m'avance vers la pente, l'aile me porte de plus en plus, j'effleure la neige plus que je ne la trace, mon axe de décollage n'est évidemment pas là ou je l'avais préparé, mais peu importe je sens bien que ça va le faire. Tout doucement je quitte la poudreuse et le paysage s'ouvre à mes yeux, le col de Mauverney est sous mes pieds, c'est gagné, je ne redescendrai pas à pédibus. Ce paysage blanc et glacé est superbe, ça caille, cependant le vol ne devrait pas s'éterniser, quelques incursions sur le Habert de Billon et finalement je me pose en douceur dans la neige épaisse non loin du parking. Il fait encore -5° quand je démarre pour retrouver la famille sur les pistes de Saint Pierre. Belle journée bien que l'on se serait cru dans un congélateur tout au long du jour!


Le Habert de Billon
Batiment principal du monastère

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