Aiguille de Chalais par les carrières à ciment du Chevallon.

En ce jeudi froid et plutôt gris, je décide avec un peu d'hésitation de rejoindre Chalais par le vallon de Malsouche.
Le début commence fort, l'ancienne cimenterie du Chevallon apportant une atmosphère plombante , inquiétante. En tout cas, je ne me vois pas trainer dans le coin à la tombée de la nuit.
Fort heureusement, l'ambiance devient plus sereine à la sortie de la carrière. Décidé de "ne pas faire comme tout le monde", je quitte la piste balisée pour un chemin sur la gauche vers l'altitude 430 m (croix et carré jaune sur un arbre). Rapidement, à un virage, je découvre le départ d'une sente. Et comme on ne se change pas si facilement, la curiosité me pousse à l'emprunter.
Montant en écharpe sur la gauche, elle finit par retrouver une ligne de crête. Puis, un peu plus haut en basculant versant ouest, je découvre stupéfait une vire étroite descendante équipée d'un câble fin assez neuf (un bon R3). Est-ce l'œuvre de chasseurs, de randonneurs locaux ? En tout cas, j'en conclue que le secteur est relativement visité. Cela se confirme un peu plus par la suite avec une bonne trace taillée dans le buis, grimpant raide l'arête de la Grande Roche.
Mais mon enthousiasme s'arrête net quand je découvre que le "chemin" est obstrué par un gros paquet de ronces... et impossible de le contourner, la jungle de buis étant trop touffue. N'est-ce pas Claude Simon qui dit dans son ouvrage sur le Néron qu'amener un solide sécateur dans ce genre d'aventure "n'est pas un luxe mais une solide preuve d'intelligence" ?
Bref, de retour sur mes pas dans le vallon de Malsouche, je remonte le chemin quitté précipitamment une heure plus tôt. Mais décidé de revenir sur l'arête, je suis vers 700 m d'altitude une piste bien visible de la vallée qui y mène. Je retrouve alors la trace que j'avais dû abandonner 100 m plus bas. Après une ascension toujours sous le règne du buis, le terrain devient plus varié quelques mètres avant d'aboutir au belvédère aménagé du Rocher de Bellevue. A noter que d'antiques balises orange jalonnent le final de ce parcours sauvage.
Pour la suite, du Rocher de Bellevue à l'Aiguille de Chalais, le panorama n'étant pas folichon à cause de la brume, je me contente d'admirer les cristaux de neige sur les branches. Enfin, descente classique versant nord par la Rigonnière pour gagner le centre de Voreppe... avec le retour du soleil.