Sortie loose de chez loose
Puisque je fais largement étalage de mes récits de vols « homériques » depuis plusieurs années sur ce site, je ne vois pas pourquoi je censurerais cette journée charmante qui vient de se terminer.
Me voilà donc parti pour Pravouta depuis la vallée, mais au fur et à mesure de la montée, force est de constater la forte dérive nord des nuages au dessus de la Dent .
Il me semble opportun de revoir mes objectifs à la baisse et de décoller depuis le Col de Baure. D'autant plus que je suis pressé. j'étale donc minutieusement ma voile au décollage supérieur sur le sentier -comme le mois dernier- et une fois dégagées les quelques ronces qui commencent à envahir la prairie, je suis fin prêt pour décoller. La pente est toujours aussi raide mais déneigée. Cela dit l'herbe sèche et couchée glisse pratiquement autant que la neige. En conséquence j'attends la bonne bouffe et point n'est besoin d'être patient car au mois d'avril, les thermiques sont vite présents. La brise est parfaitement orientée alors une petite impulsion et j'entre dans la troisième dimension, sauf que là je sens bien que cela ne va pas le faire, la voile ne me prend pas du tout en charge et elle dévie de sa trajectoire. En fait de 3eme dimension je vais foncer dans le décor.
Toute la difficulté réside dans l'arrêt en pleine pente. Il me faut bien 20 mètres pour stopper la course et je m'agrippe aux seuls buissons présents, de belles ronces bien piquantes, évidemment c'est le jour où j'ai oublié mes gants.... La voile, espèce de chiffon au dessus de ma tête, tombe délicatement sur un petit arbre isolé de 4 mètres. C'est parti pour une séquence de démêlage, la voile coiffant parfaitement le buisson.
40 minutes plus tard, la voile est à coté de l'arbre, certes mais réduite à un paquet informe de spaghettis emmêlés. Qu'à cela ne tienne, on va démêler sur place, et pourquoi pas même décoller ici. Mais les caprices du vent et la pente aidant, impossible de mettre de l'ordre dans cette pelote de fils, je remballe tout pour me diriger vers le décollage B.
Une fois au col de Baure, il est facile de tout remettre en ordre car la pente est faible. La clarté retrouvée, (30 minutes plus tard) je suis fin prêt pour un gonflage de contrôle, et pourquoi pas un décollage pour le vol. la voile se gonfle impeccable, elle monte au dessus de moi et me prend tout de suite en charge. Parfait... seulement, les premiers thermiques fusent et je n'ai pas choisi le bon moment, je ne prends pas l'altitude nécessaire au franchissement du plateau. Il me semble déraisonnable de tenter le coup avec si peu de marge (assez du bucheronnage), je longe donc la haie d'arbres et me pose 100 plus bas, à coté du hameau des Baure. Bon ça suffit comme ça, je préfère tout remballer et rejoindre Saint Hil en stop. C'est en rangeant mes effets que je remarque l'absence de l'APN.... Damned, il est au décollage. Il me faut donc remonter pour le retrouver. Moi qui comptais rentrer pour 11 h, c'est plutôt raté, 30 minutes plus tard je retrouve enfin l'appareil photo bien sagement posé dans l'herbe tendre. Je suis dégouté..... De dépit, l'option est prise de descendre en courant jusqu'à la route et faire du stop pour rejoindre la caisse, le moral n'y est plus.....
Alors que nous descendons tranquillement en voiture, je peux à loisir regarder les dizaines de voiles naviguer au dessus de la falaise dans des conditions que d'aucuns jugeraient de divines. Quant à moi je broie du noir jusqu'à la caisse et rentre vite à la maison, la queue entre les pattes et la tête basse......
Une seule musique cadre à cette sortie : La malédiction de l'anneau :
Verflucht sei dieser Gleitschirm !
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