Pic du Gar versant Sud depuis Bezins-Garraux

Tout excité par la cheville qui ne donne pas de signe de faiblesse (à part une enflure étonnante de tout le pied), avec Jean-Pierre nous décidons d'emmener Roland et Sylvie au Pic du Gar, mon sommet fétiche. D'après mon petit carnet de montagne, ce serait la 95eme fois que je monte au Pic du Gar. Donc nous voici tous les quatre sur le sentier qui serpente agréablement dans les sombres sous-bois de noisetiers. Tout le monde trouve des bâtons à sa taille dans ce véritable libre-service d'arbustes aux tiges droites et lisses.

Et ensuite le col de Teyech avec sa belle forêt de hêtres avant de passer dans l'estive verte et vallonnée. Tiens peut-être l'explication des nombreux vautours de la semaine dernière : une carcasse de mouton bien fraiche dont-il ne reste guère plus que la peau et les os. Au col, une petite brise de sud nous permet d'envisager un décollage sud, entre les hautes tours du pic. Effectivement arrivé sur le point décollage, entre les deux sommets, le vent du sud est bien présent sans toutefois nous interdire de déplier les voiles. Roland heureusement nous entraine au sommet, en effet dans ce genre de conditions où l'on est pas loin de la vitesse limite, j'ai toujours la fâcheuse tendance à vouloir décoller au plus vite (s'agirait pas que cela forcisse avec la conjonction des premiers thermiques).

Toujours prêt avant les autres... (Suis-je moins soigneux dans la prévol ?) J'ai décollé en éclaireur, alors que je pensais tenir en dynamique, la voile plonge irrémédiablement. En fait une fois décollé sur place, il faut bien se rendre compte que le vent fort n'était dû qu'a l'accélération du vent comprimé par cette selle entre les deux sommets. Le vent n'est donc effectivement pas si puissant, alors comme hier, nous nous dirigeons tous les quatre vers le pré, tout en bas dans la vallée, non loin de la maison de Jean-Pierre. une petite halte chez lui où nous humidifions nos gosiers secs par quelques breuvages désaltérants. La chaleur ambiante laisse auguré un changement de temps, ce qui n'est pas pour déplaire à ma cheville qui réclame quand même du repos.