Mont Colombier par la Bottière

C'est la dernière journée de la saison de parapente, je le sens, il ne faut pas la rater. Après mures réflexions ce sera le Colombier d'Aillon plutôt que le col du Loup. Je me gare à Bottière et commence tranquillement la marche, je suis venu ici il y a tellement longtemps que ma mémoire à ce sujet est à moitié effacée, la seule chose dont je me souvient, c'est d'avoir décollé avec une clé dans les suspentes. On essaiera de faire mieux cette fois ci.

C'est une belle promenade que ce Colombier, avec les feuilles qui tombent c'est ravissant. En arrivant aux grandes bergeries, un voix derrière moi me fait sursauter, c'est Éric ! Après les salutations, nous poursuivons ensemble vers le sommet. Il nous semble bien que les conditions sont meilleures que prévues, du soit disant sensible vent de Nord-Ouest nous ne ressentons qu'une caresse. Alors nous ne sommes pas pressé. Éric gentiment m'attend de temps à autre mais il ne reste plus grand chose jusqu'à la croix.

Au sommet c'est le calme plat, quelques touristes, c'est la seule animation disponible, question vent c'est tout au plus une petite bouffe venant de la face Est, signe d'une activité thermique probablement peu vivace. Alors tranquillement nous rejoignons la grande face Ouest et étalons sans plus tarder les voiles. Je décollerai le premier après avoir un peu pinaillé dans la préparation de la voile. Après un virage vers la face Nord, je rectifie le tir et me précipite sur l'arête sud. Et là, contre toute attente, c'est thermique. Alors je me mets en tête de tenir le plus longtemps dans ces pets de lapin et j'y arrive.

Au bout de 5 minutes Éric décolle, il faut courir vite avec cette absence de brise. Il me rejoint directement et commence à tourner juste au dessus de moi. J'ai cru une seconde qu'on allait se gêner dans ces petites conditions, mais à la seconde suivante je me suis demandé ce qu'il se passait.... Alors que je grenouillais pour me maintenir à niveau, l'ultralite tournait tranquillement en prenant à chaque tour une bonne dizaine de mètres.

J'ai eu beau m'aligner sous sa voile, centrer le thermique, rien n'y a fait, je me suis fait déposer proprement. Alors qu'Éric tournait royal comme un aigle largement au dessus du sommet, je m'échinais à me maintenir à l'altitude du décollage. Au bout de 10 minutes à raser l'arête comme une outarde pansue, j'ai fini par lâcher le morceau.

Bon c'est toujours un plaisir de voler en montagne et encore plus en groupe, mais là je n'aurais pas eu loisir de faire durer le plaisir..... On fera mieux la prochaine fois !