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Bredekuppel face Nord puis tour du Mont Forel

Données de la sortie

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  • Date : 30-07-2003
  • Durée : 11h
  • Dénivelé : 1100 m
  • Altitude chaussage : 2300 m
  • Altitude déchaussage : 2300 m
  • Risque avalanche : 1/5
  • Participants : Rémi et Bat
  • Sport : Ski de randonnée

Ce matin, on se lève à minuit. Le temps se remet enfin au beau et à 1h00, nous sommes prêts pour le départ alors que les derniers nuages sont chassés. Il fait un froid de canard et les muscles, restés trop longtemps dans l’attente (la tente !!) sont encore engourdis.

Premier objectif : le Bredekkupel : sommet faisant la frontière entre le ForelPorten et le Paris Gletscher. Une montée de 1h45 magnifique dans la neige poudreuse avec, dans notre dos, la calotte déjà illuminée par le soleil levant (ou encore couchant ?). Et en face, les montagnes abruptes encore dans l’ombre avec une teinte de violet assez surréaliste.

Sommet typiquement plat qui nous accueille pour le petit déj, afin d’assister au lever de soleil sur tout le massif à nos pied. Le muesli, l’amandine et le thé sont vite envoyés car le froid est pinçant et le spectacle pas si éblouissant que nous le pensions.

Deuxième objectif : descente sur le Paris Gletscher. Nous enlevons donc les peaux et plongeons sur
ce versant inconnu de nous. La carte semble dire que ça passe mais bon …

En fait, ça passe. Et encore mieux que ça, c’est du grand ski. Les godilles sont enchaînées sur
1000m de dénivelé (ou presque). C’est digne des vallons de la Meije avec des séracs surplombant
de partout et pas une crevasse à l’horizon.

Nous débarquons donc rapidement sur le Paris Gletscher (le glacier que nous étions censés
remonter si les conditions l’avaient permis). Ce glacier est phénoménal, plusieurs kilomètres de
largeur avec des faces rocheuses ou neigeuses de part et d’autre. Vers 6h00, nous avons atteint le point bas de la descente. Il faut remettre les peaux pour maintenant contourner le Forel et revenir à la maison. Au total, une trentaine de kilomètres relativement plats

Les yeux sont rivés sur les sommets et la pensée divague entre l’admiration et la recherche
d’itinéraires possibles. Et là, c’est le drame …

Troisième objectif : prendre un bain dans une mare à 0°C avec les skis et sans se noyer. J’explique :
le soleil commence doucement à chauffer, le glacier est parsemé de jolies bédières et lacs encore
pris dans la glace, et nos trois protagonistes sont au maximum de leur confiance. La vie est belle.
Courageux, téméraires et feignants, Samuel Certain Chambault et Rémi Périnet n’ont aucune envie
de faire cinq mètres de détour pour traverser ce lac encore pris solidement dans la glace.
Courageux, téméraire, feignant, mais un peu en retrait, Baptiste Costes observe la scène du coin de
l’œil. Evidement, l’histoire ne s’arrête pas là. Samuel, un peu réfléchi, prend au plus court et Rémi,
si fier de lui prend au plus long. Et la traversée n’a pas attaquée que les deux zigotos entendent déjà
craquer sous leur pied.

La solution : se ruer vers l’avant au plus vite. Mais ça n’est pas suffisant et lorsque Rémi voit ses
skis s’enfoncer d’un mètre sous l’eau, Samuel a déjà les pieds qui baignent.
La scène n’est pas drôle du tout et Baptiste s’en rend vite compte. Les deux essayent de sauver leur
peau et plus ils bougent, plus ils s’enfoncent. Sam arrive à faire marche arrière et s’étale sur la berge
avec de l’eau jusqu’au nombril. Il est sauvé. Mais Rémi barbote toujours avec seulement les
épaules, la tête et le sac hors de l’eau, et commence à paniquer sérieusement.

Heureusement, l’eau est très dense (remplie de glace) et il arrive à avancer d’environ trois mètres
pour rejoindre la berge opposée.

Pendant ce temps, Bat hésite entre les cris de détresse de Sam (son cousin) et ceux plus vigoureux
de Rémi, qui est plus mal en point.

Il se rue donc sur Rémi qui est arrivé à traverser le lac mais qui piétine pour remonter, car Sam s’en
sort seul. Et après avoir mis un pied dans l’eau, il arrive à sa hauteur et lui tend un piolet salvateur.

Un deuxième pour Rémi car il avait pendant ce temps sorti le sien et s’apprêtait à remonter.
Voilà, quand on est con, on est con.

Pour punition, les bébés nageurs ont le droit de se cailler les miches pour le restant de la journée et,
d’être ridiculisé dès le retour en France.

Conclusion : Merci Bat, et les skis ne sont pas l’idéal pour nager, et les lacs maintenant, on les
contourne.

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