Ce matin en partant au ski j'ai eu l'agréable surprise de voir placardé partout en ville Keira Knightley qui arborait les mêmes bretelles que moi. Mais contrairement à elle, je n'ai pas oublié de boutonner ma chemise. Et il valait mieux avec les -10° aux Cottaves, j'aurais pas tenu le coup.
Après la belle balade d'hier, et avant une intense période de bricolage (hé oui, il faut bien), je voulais profiter une dernière fois de cette neige abondante en chartreuse. Avec ces températures sibériennes, pas question de rester en face ouest, alors le Charmant Som par les Cottaves me semble un bon plan.
Effectivement je démarre au soleil à 7h45. Je n'aurais même pas besoin d'aller faire la bise à ma cousine, elle est là, déjà à l'ouvrage dans les prairies encore couvertes d'une neige plutôt dure. Si la fourmilière du Chamechaude est déjà en pleine activité, ici (juste à coté), c'est le calme total.
La piste est encore bien enneigée, mais, peu attentif à l'itinéraire, je rate l'embranchement et monte directement à Maubouchet. Quand je m'aperçois de ma boulette il est déjà trop tard, à droite une falaise de 100 m, à gauche une autre de 30 mètres.... Je me contenterais du sommet de Maubouchet, sommet sur lequel je ne suis jamais monté. Finalement au sommet, au prix d'une petite descente, je retrouve l'itinéraire normal.
La suite est tranquille, sur une neige dure et recouverte d'une fine couche de fraiche. Au sommet c'est la solitude la plus totale. Alors que je revasse un aigle sombre et aérien passe.... une petite pensée pour www.volopress.net/volo/spip.php?article507, l'étoile filante tragiquement disparue hier... Ceci pour me rappeler, s'il en était besoin, l'extrême fragilité de la vie, même chez les plus brillants... Respect pour lui, tristesse partagée pour les autres.
La descente est comme hier assez ludique, sur une neige encore de bonne tenue malgré le soleil de mars. De retour dans la voiture, je zappe sur la radio, mes émissions favorites ne passant pas et sur quoi je tombe, la superbe chanson de Barbara, L'Aigle Noir... étonnant concours de circonstance !
Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir.
Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le vis tournoyer.
Près de moi, dans un bruissement d'ailes...