Hameau de Cléau. Dans la fraicheur du matin, l'air est calme, la marche démarre lentement par cette large piste forestière. Nouveauté : De nombreux panneaux jaunes apparaissent maintenant à chaque intersection. Un peu plus haut, grosse déception, le vent siffle dans les hautes cimes des sapins. Leurs branches sont agitées, ce coup du sort est préjudiciable à ma motivation. J'ai bien pensé faire demi-tour, cependant, il eu été ballot de ne pas au moins monter jusqu'à la combe Morel. Arrivé à cette dernière, force est de constater le retour au calme, suis-je à l'abri du vent ?
Jusqu'au sommet, j'ai craint de sentir au détour d'un relief, de puissantes rafales... mais non... rien, que dalle, jusqu'à la cime et même du coté du versant nord, là-haut , c'est le calme absolu. Personne, pas même un www.bivouak.net/album_photos/photos.php?id=15867&id_sport=16 et encore moins la présence d'une brise. L'arrivée sur ce large plateau est magique. La vue est circulaire sur les massifs environnants, malgré un ciel plutôt chaotique, particulièrement sur le Sud-Est ???? En tout cas il règne là-haut une ambiance féérique : la solitude est totale, la sérénité royale. Il convient de gouter ces moments à leur juste valeur. Et puis, il est l'heure de descendre sans plus tarder, les rafales matinales résonnent encore dans mon esprit, il serait regrettable de rater la fenêtre de vol, alors il me faut retraverser à sens inverse le plateau sommital et m'installer confortablement face à l'infini.
Le décollage Ouest est gigantesque, la voile est largement étalée devant un panorama immense. Le plateau du Trièves offre une vaste étendue cernée au loin par les falaises du Vercors illuminées ça et là par des taches de lumière. Derrière, vers l'Oisans, le ciel est sombre et brumeux, une ambiance morbide qui tranche singulièrement avec ce qui se trouve devant la voile. Le seul avantage de ce lugubre rideau couleur de plomb, c'est qu'il filtre les rayons du soleil, interdisant par là toute activité thermique qui m'obligerait à un décollage vers l'Est et son panorama moins ouvert.
La course d'envol est facile sur cette herbe encore rase de l'hiver. Bientôt je ne serai plus qu'un point dans ce paysage étendu, un grain de sable dans cette harmonie. M'enfin je ne vais pas le ternir longtemps, le décor.... Je m'enfonce irrémédiablement vers le fond, tout à coté du Drac dont les lacs offrent une surface admirablement lisse, comme un miroir opaque.
Voilà, j'aurais là-haut pu entendre cette belle chanson d'Indochine, Talulla, parfaitement au diapason de la sortie
Ferme les yeux,
le temps s'en va
et si tu veux
rêve avec moi.
Nous deux sous les étoiles sur les montagnes sous les étoiles
ensemble hissons les voiles comme un signal hissons les voiles
Par milliers
tes baisers
te diront avec le vent,
les oiseaux: bonne nuit
bonne nuit....
Fin des vacances.....