Mes deux visites précédentes de la crête des Crocs ayant eu un goût d'inachevé, je profite d'avoir dans ma besace un topo du dernier ouvrage de Pascal Sombardier pour y retourner.
Départ donc de l'arrêt de bus de Bouilly (près de Lans) pour ensuite rejoindre le hameau des Blancs. De là, je découvre le joli chemin des Anciens, bien ombragé une bonne partie de la matinée, pour retrouver le GR91 près du collet du Furon. Sous le col de l'Arc, dans les éboulis, je gagne enfin le départ du sentier du flanc ouest des Crocs, sous le regard interrogateur de randonneurs qui doivent se demander où peut bien mener cet itinéraire. Rapidement arrivé à la base des barres nord des Crocs, après la traversée assez éprouvante du clapier, je me met à hésiter : dois-je rejoindre les rampes nord comme le préconise Pascal Sombardier, ou dois-je me taper toute la crête des Crocs du sud au nord afin de dénicher un éventuel passage pour arriver aux vires? Allez savoir pourquoi, je choisis la seconde option.
C'est donc un parcours en U qui m'attend : traversée plein sud versant ouest tout en rencontrant quelques moutons, puis rude montée plein est, où un balisage indique les passages les moins pénibles, puis direction nord avec la superbe et aérienne traversée de la crête. Quelques obstacles obligent à descendre sur les pentes herbeuses raides, ce qui fait ralentir la progression. Après le dernier pointement, quelle surprise de découvrir un randonneur qui ne s'est pas ennuyé à faire tout ce détour, en montant direct peu après avoir dépassé les barres nord des Crocs.
Après l'avoir quitté, je découvre une trace qui mène à ce que j'espérais : une courte arête suivie d'une petite cheminée m'autorise à rejoindre le départ des vires est des Crocs. Je suis alors content, soulagé : mon trajet en U se transforme en S. Je pars donc de nouveau plein sud, foulant une bonne trace. Mais assez rapidement, un vide assez impressionnant sur la gauche me fait revenir sur terre, après quelques rêveries dues à la contemplation de ce magnifique relief. Par la suite, la remontée d'un couloir rejoignant un collet caractéristique puis la traversée d'une vire prise en sandwich entre deux autres, demandent moins de vigilance.
De nouveau sur la crête, je dépasse la Pierre Vivari puis j'attaque les rampes est des Rochers de l'Ours comme le conseille Pascal. Dire qu'avec toutes mes visites de ce sommet, je n'avais jamais eu la curiosité jusqu'à ce jour de chercher à déceler ces petites pépites que sont "la Main" et "les Menhirs"... c'est un peu râlant. Pour gagner ces derniers, un petit pas rocheux demande un minimum de concentration, mais ensuite il n'y a aucun souci pour gagner la crête.
Descente enfin des plus classiques par le flanc ouest des Rochers de l'Ours, le sentier Gobert et le tour des Quatre Montagnes jusqu'à Lans.
En résumé, cette course est magnifique, variée, panoramique, mais également physique avec des pentes bien raides, un terrain ne laissant parfois pas de répis pour les pieds, ainsi que de nombreuses montées et descentes.