Sénépy par le versant Est depuis Mayres-Savel

Le lac de Laffrey est encore gelé malgré les températures de plus en plus douces, il ne faudra pas compter sur l'état de surface du lac pour avoir des informations sur le vent : rien ne bouge ! Si un épais brouillard stagne sur Grenoble, à La Mure le soleil est déjà éclatant. Nous laissons donc la voiture non sans avoir fait un repérage sur l'état des cultures à l'attéro des Cléaux. Malgré le soleil, les températures semblent plus fraiches que ces derniers jours – Enfin d’après Luc qui ne fait que sortir, parce que moi ça fait deux jours que je moisi dans la morne ambiance parisienne – .

Le bon coté de cette balade à deux, c'est le large sentier qui permet de monter deux de front, ça permet de discuter, cependant la raideur de la pente finit par nous faire transpirer, la suite sera donc plus silencieuse, jusqu'au Serre du chat pendu. Le panorama commence à être intéressant, les pins ayant cédé la place à une prairie bien rase et sèche. La neige ? pratiquement disparue si l'on excepte quelques congères, et c'est tant mieux pour Luc, ce dernier ayant oublié ses pompes, il monte en charentaises, c'est pas banal ! Des randonneurs nous suivent en grosses grolles, guêtres montantes et piolets, l’attirail complet du parfait montagnard. Il faut absolument décoller car il manque une pointure aux charentaises, hors de question de descendre à pied : Ampoules assurées.

Heureusement les prévisions de Météoblue s'avèrent parfaitement exactes. Sur le vaste sommet, on ne ressent pas de vent météo. Ce qui est marrant c'est qu'une petite brise montante vient de toutes les pentes, il suffit de choisir sa préférée. Nous optons pour le versant sud-est, là où les premiers thermiques naissent. Sur ce sommet au moins on ne se marche pas dessus, c'est immense. Vers 11h30 nous sommes fin prêts, Luc fait une tentative, mais c'est raté, il faut dire qu'il n'y met pas de la bonne volonté, aussi la Spiruline refuse-t' elle l'obstacle.

Comme je suis en position, décollage dans la première bouffe de face. Le bon coté de ces conditions atmosphériques hors du commun, c'est que, contre toute attente, les thermiques sont bien là, il suffit de longer la loooongue crête et finir par se mettre en attente dans une belle bulle, pendant que Luc remet en place tout le matos. Au bout de 10 minutes, le voilà qui arrive comme une fusée. Nous finissons la descente de conserve pour nous poser à 10 mètres de la voiture. Luc me montre le chemin en se posant parfaitement face au vent. du coup, je le copie et me pose comme une fleur – ça change des trois dernières sorties ! –

Un gros merci à Luc qui m'a fait sortir de la tête des petits soucis professionnels – rien d'exceptionnels heureusement – sans lui, j'aurais raté ce superbe créneau météo au Sénépy pourtant habituellement exposé aux quatre vents...