Chamechaude par l'éperon nord et le jardin depuis Cherlieu

Apparition du Chamois solitaire dans la forêt

Données de la sortie

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  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • 24-07-2011
  • 3h30
  • 1250 m

Y a des jours où il faut vraiment se faire violence pour sortir ! J'avais de très vastes projets en cet unique weekend où je suis seul à Grenoble, la météo en a voulu autrement. Après un samedi avachi dans le canapé, il faut sortir... seulement les lourds nuages d'hier demeurent...

Ce n'est qu'à 10h30 que je commence seulement à marcher. Au bout de 30 minutes une bonne drache m'impose un arrêt sous un gros sapin. Mais qu'est ce que je fous là ? Un rapide coup d'œil sur la carte – rapide pour ne pas tremper le précieux document – et décision est prise de shunter le parcours par un sentier providentiel.

Plus haut, au moment où le sentier n'est plus protégé par la frondaison, il s'arrête de pleuvoir, quelques rayons de soleil illuminent même les larges feuilles de potentilles détrempées. Et puis soudainement, au moment de bifurquer à droite, un splendide spécimen de chamois apparaît sur le sentier de descente, il me regarde avec la même curiosité que moi. Le face à face dure bien cinq minutes, une éternité en somme ! Il est à moins de 20 m et me fixe de son regard impénétrable sans bouger, et puis tranquillement dans des mouvements nobles et puissants, il disparaît . Le brouillard qui passe ajoute au climax, voilà une rencontre inopinée qui bouleverse ma perception. Il faut poursuivre vers le haut !

Du dépressif que j'étais me voici le plus heureux des hommes. Le soleil salut ce changement par de furtives et théâtrales apparitions. Qu'est que c'est bon d'être en montagne ! L'accès au jardin est rendu quelque peu périlleux avec les grolles pleines de boue. Après le jardin d'Eden, c'est la traversée des dieux en pleine lumière. Bon ce n'est pas celle de l'Eiger, mais quand même ça reste un beau passage. Le reste du parcours se fera hélas non pas sur un nuage, mais dedans !

La descente est une autre belle promenade surtout après avoir quitté l'autoroute du sommet - bien désert en ce jour incertain. J'ai bien cru ne pas pouvoir passer au ruisseau des oiseaux, l'éboulement coupe brutalement le passage, c'est en observant les alentours que les minuscules sapinettes m'ont apparues comme la seule solution pour passer sans encombre. En avant pour une traversée délicate en se tenant fermement à ces chétives plantes heureusement solides. Plus bas l'arrivée dans une clairière baignée de lumière m'impose un arrêt musical, aujourd'hui rien ne presse. Ce sera donc deux cantates de Bach, la 8 et la 131. Ces deux cantates ont le don de transfigurer le paysage ! La grande lisière de sapins sombres ondule sous le vent du nord, c'est beau – la musique ou les arbres on ne sait plus ! - Pas une branche n'oscille en phase avec sa voisine, la forêt semble presque vivante ! Impossible d'arrêter la musique, je finirais donc la balade avec Archive et leur premier disque Londinium.

Quand je pense que j'ai trainé des pieds ce matin pour partir !

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le revoila plus haut qui vient me dire au revoir !
en arrivant sous le jardin
Le sommet enfin découvert
la vire aérienne entre les deux passages raides
Dernières difficultés avant le Jardin suspendu
La traversée des Dieux
La lisière en bordure de clarière
Le charmant hameau de Cherlieu enfin au soleil

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