Le Jocou depuis le nord du col de Grimone

Caplain laissait entendre des éclaircies dans le sud. Je pensais donc au sud de l'Isère, pas au midi !
Après de longues hésitations, je me décide pour le Jocou auquel je ne suis jamais allé même si la silhouette m'est familière sur la route des vacances.
Au passage du col du Fau j'ai l'espoir de voir la couverture nuageuse se dissiper comme c'est parfois le cas. Mais ce coup ci ça ne marche pas, le Trièves bénéficie d'un peu de soleil en son centre mais tous les sommets alentour sont masqués par les nuages. Arrivé au col de la croix haute je remarque enfin le vent violent qui souffle, ça promet !
Heureusement le départ après le col de Grimone est abrité. Le haut des Amousières a disparu dans les nuages qui défilent à toute vitesse. J'hésite longuement à y aller et cherche une alternative. Finalement une voiture se gare à côté et deux personnes bien emmitouflées y vont directement. J'attends encore un peu, puis les nuages remontant enfin un peu, je tente le coup sans savoir si j'irai jusqu'en haut.
La montée en forêt est assez plaisante, ils ont plein de drôles d'instectes de ce côté ci de la frontière. et il faut dire qu'avec ces fleurs ils ont de bonnes raisons d'être là. J'espère voir surgir un chevreuil entre les pins mais non... dommage il aurait bien complété le tableau de cette forêt clairsemée de pins et de mélèzes et tapissée d'oeillets.
Jusqu'ici la température est agréable (avec un vêtement technique et une polaire !), il fait même un peu chaud quand le soleil veut bien se montrer. Rien ne paraît de la tourmente du dessus sauf le passage des nuages qu'on aperçoit sur la crête. En l'espace de 100m, à l'arrivée vers la bosse 1835, tout se gâte ! Le vent de nord violent s'engouffre dans le petit collet et entraîne avec lui le brouillard. Le couple parti devant moi en bas arrive en même temps. La visibilité se réduit sacrément et je poursuis devant à flanc de versant.
Ca commence à peler ! l'arrivée sur la crête est pénible, il fait froid, j'ai les doigts gelés et je regrette de n'avoir pas plus cherché mes gants ce matin ! De temps à autre une éclaircie furtive laisse entre apercevoir le versant nord jusqu'en bas. Une cabane salvatrice apparaît bientôt sur la crête. Je l'espère ouverte mais non, ce sera juste un bon abri pour le vent même si la babayaga est surélevée. J'en profite pour passer un coupe vent et réchauffer mes doigts tandis que mes deux poursuivants viennent s'abriter derrière les rochers à proximité.
Quelques graines et il faut prendre une décision avant de se refroidir. Oserai je la boucle prévue par le col de Seysse ? on verra bien. Je me lance pour les 50 derniers mètres. Quelques rafales manquent de me coucher par terre. Je suis obligé de ranger les bâtons pour mettre les mains au chaud et éviter de perdre un doigt. Un panneau m'indique enfin le sommet. L'arête nord se perd rapidement dans la brume, le col de Seysse est annoncé à 30min ! C'est rédhibitoire !!! Impossible de tenir encore 30min avec le vent de face et dans ces conditions, je tourne les talons et descends aussi vite que possible bien qu'il faudra parfois s'accroupir pour ne pas s'envoler. Arrivé vers la crête des Amousières le vent faiblit enfin, j'ai le temps de prendre quelques photos du paysage sous le plafond nuageux. Je fais le détour par vente cul, plus panoramique et bien nommé !
La descente en versant sud sera ensuite bien chaude en comparaison du sommet. Sommet qui déjà se dévoile pour me faire enrager.
Au retour sur la route, le jocou est complètement dégagé mais le vent est toujours là à 1h près j'aurais peut être continué ma boucle et bénéficié de la vue (partielle)... Il faudra que je revienne, le coin à l'air sympathique malgré tout...

quelques "vues" : http://montagne-a-vaches.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=106:jocou-dans-le-brouillard&catid=155:le-jocou&Itemid=5