Aujourd'hui c'est la course !Â
En effet il n'a pas fallu perdre de temps à la montée, le ciel complètement limpide de ce matin n'est plus qu'un souvenir, comme la météo l'a annoncé, grosse dégradation orageuse dés la mi-journée...Â
Au départ l'air est déjà saturé d'humidité et l'ambiance bien moite et chaude. pour ce qui est du sentier rien n'a changé, il suffit de se mettre sur un filet de gaz et de progresser, non sans s'attarder à chaque point dégagé pour voir l'évolution du ciel. Déjà de lourds nuages roulent en marge du paysage vers le nord principalement, et puis des cirrus passent mais c'est pas plus mal car avec cette touffeur le soleil aurait fini de me cuire.Â
Au col de teyech, c'est bon question vent, il est bien présent mais semble laminaire et bien orienté du nord, pourtant une première averse se met à tomber alors que le ciel est encore bien dégagé... phénomène étonnant. En règle générale ici la grosse dépression arrive en trois temps, une petite averse insignifiante dans un ciel presque limpide, retour au grand bleu et le gros de la troupe débarque dans les heures qui suivent. Cela ne me laisse pas loisir de contempler le paysage, la pause sera réduite au minimum. Il faut déjà repartir sur le flanc Ouest du sommet, durant la traversée, le vent est de plus en plus fort et vient maintenant de l'Est en ruisselant des sommets, j'y comprends rien !Â
Et puis, sur la dernière ligne droite, sur la belle et grande prairie sommitale, le vent est progressivement tombé. Au sommet les conditions sont les suivantes: Pas de vent, plein de vilains nuages au nord et surtout une inquiétante et envahissante barre de brouillards à très basse altitude, faudrait pas que la couche se soude et m’empêche de voir l'attéro... A la vitesse grand V j'étale la voile vers le nord. Je comprends maintenant le phénomène, une couche d'air froid est en train d'envahir les basses couches ce qui explique le vent rencontré plus bas et la forme des nuages bas qui dévalent littéralement de toutes les crêtes.Â
Une fois dans la sellette, enfer et damnation, le vent vient de l'arrière, il faudrait vite décoller avant le mauvais temps! j'ai pas le temps de tout remballer, alors comme cette brise arrière n'est pas forte, je tente le décollage vent de cul. la voile monte sans donner le moindre signe de prise en charge, elle monte lentement, trop lentement dans le ciel, alors il faut courir à fond dans la pente, putain si la voile ne me porte pas mieux, je vais me prendre une sacré gamelle, la tronche dans les nombreuses bouses que le troupeau a laissé ce matin... Et puis, lentement, j'ai senti la voile me tirer, doucement et progressivement, jusqu'à finalement m'extraire de la pente où le train d’atterrissage était en course maximum. Ouf je suis en l'air.Â
M'enfin en l'air c'est guère mieux, ça bouge dans tous les sens, le ciel est affreusement sombre, il s'agit d'écourter ce vol qui n'offre que le seul avantage de m’économiser la descente à pied. J'entame une série de 360 qui me tasse dans la sellette string, si elle pète je te raconte pas la catapulte ! évidemment rien d'anormal ne se passe... l'altitude est tout à coup bien moindre et il est temps de trouver un attérro. avec ce vent fort, hors de question de tenter le petit champ biscornu près du parking... non, à 500m il existe une belle prairie, celle de Boutx, les arbres autour sont furieusement secoués... mais il y a de l'espace. face au vent froid il a suffit d'attendre impatiemment que le sol soit à portée de mes pieds. Le poser fut - contre toute attente - léger comme une plume, non loin d'une énorme biroute ??? tient ça doit voler régulièrement ici.Â
Autant hier c'était le panard de voler autant aujourd'hui ce fut juste le moyen de descendre. Pourquoi avoir décoller ? ben quand tout est calme au sommet c'est qu'en principe y a pas de vent plus bas !!!! un petit vol en forme de riffs furieux de guitare distordus à la Ramstein.