Refuge du Soreiller (voie normale)

Aujourd'hui je me suis déguisé en chasseur. Ca me prend de temps en temps et ce matin ça m'a valu un jovial "salut" d'un vrai chasseur au hameau des Etages. Mais bon l'habit ne fait pas le moine, je ne chasse qu'à l'appareil photo et ce jour je rentrerai bredouille.

Il ne fait pas chaud dans ce fond de vallée encaissé. Pour l'occasion j'ai également sorti la tenue d'hiver et les gants ne sont pas de trop (PS : gaffe à la route, elle reste givrée par endroit toute la journée et il y a un endroit qui glissouille). Une fois sur le chemin du refuge c'est impossible de le perdre. Ca monte bien dans la gorge encaissée du ruisseau d'amont. Et puis à peine sorti de celle-ci, on l'aperçoit d'un seul coup en relevant la tête.
Je veux parler de la Dibona bien sûr, même si tout le monde en déjà vu des images, elle vaut quand même le déplacement.
Mais la montée n'est pas fini et il faut encore grimper jusqu'au refuge du soreiller. La neige jusque là presque totalement absente dans ce versant sud commence à apparaître, les versants nord d'en face sont par contre bien blancs jusque vers 2100m. Cependant si la neige à fondu le sol est bien givré et par endroits l'eau de fonte de la veille a regelé sur le chemin.
Au refuge il y a environ 5 à 10cm de neige encore fraîche à l'ombre et légèrement croûtée au soleil.
J'avais repéré les traces plus bas, puis de loin deux silhouettes : 2 personnes picniquent au refuge.
Pendant ce temps je fais une petite visite du refuge : tout est propre et, chose étonnante, le radiateur du réfectoire fonctionne...

Petite pause face au vallon des Etages et aux Rouies que j'identifie au fond.

Il faut ensuite faire attention à suivre les cairns pour trouver le chemin qui mène dans le vallon voisin pour la descente. Dans ces éboulis couverts de neige ça n'est pas facile mais il y a un poteau sur la crête visible du refuge. On arrive ainsi sans trop de difficulté sur l'arête au dessus du point 2763m sur la carte. Là il ne faut plus suivre les cairns qui continue la traversée à flanc en direction de l'aiguille du plat de la selle mais descendre comme indiqué sur la carte.
Evidemment je me rends compte un peu tard et les deux personnes du refuge m'ont suivi. On descend donc un peu plus directement en visant le chemin souligné de blanc qu'on reconnait en contrebas. Au passage 3 lagopèdes décolent de l'autre côté d'une ravine. Trop tard pour la photo et mes poursuivants ne les ont même pas vus. Un peu plus loin c'est quelques chamois sur la crête que je leur fait remarquer, mais là non plus pas de photo possible.

La neige s'estompe ensuite rapidement, le sentier devient un peu mouillé et glissant puis il s'assèche en gagnant l'éperon situé entre les deux combes via un sentier en balcon.

Arrivé sur cet éperon (petite cabane de berger fermée) je ne peux m'empêcher de descendre jusqu'à un replat sur lequel figure un gros cairn. Belle vue sur le vallon du soreiler et sur les Ecrins au fond de la vallée. Je remonte retrouver le chemin de descente mais il est possible de couper sans remonter (trace).

Ce chemin est un peu plus difficile que celui de montée : un peu plus de passages rocheux mais rien de bien difficile non plus. Je regagne ensuite la vallée qui est toujours dans l'ombre, le soleil ne perce qu'à travers des trouées entre les sommets.

A chaque fois que j'aurai eu la vue sur la route, j'aurai vu des voitures s'arrêter et des chasseurs scruter les versants nord d'en face. Ca risque de canarder dur demain !! Cela dit ça risque de se casser la figure dur aussi car il y a pas mal de rochers carapaçonnés de glace à l'ombre.

Certaine portion de route sont toujours givrées au retour, un petite plaque de glace glisse un peu.

Je pense que c'est la meilleure saison pour la vallée du Vénéon, les bouleaux dorés illuminent le fond de la vallée et les cimes sont toutes blanches.

Photos http://montagne-a-vaches.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=118:refuge-du-soreiller&catid=161:refuge-du-soreiller&Itemid=7