Topo : Grande Vire du Ranc-Traversier depuis le sentier du pas de Serre-Brion

Depuis la vire de Serre-Brion

Données techniques

  • Altitude départ : 1020
  • Altitude sommet : 1850
  • Dénivelé : 1200
  • Distance : 5 km
  • Temps de montée : 4 h
  • Temps de descente : 2 h
  • Orientation : Est
  • Balisage : Aucun balisage humain, mais une très belle trace de bouquetins, vu la fréquentation du lieu, qui facilite grandement la progression.
  • Itinéraire :
    • en boucle
  • Accès : Monestier de Clermont -- Saint Andéol -- Bourg Menu
Proposé le François LANNES Avatar de anonymous

Itinéraire

Description


Topo de juillet 2012 repris et complété fin juillet 2013 :


La marche d'approche se fait par le sentier du pas de Serre-Brion, versant est.
Il faut aller jusqu'au bout de la fameuse vire de Serre-Brion (extrémité sud). Au lieu de remonter le couloir qui mène au pas, il faut le descendre. Soyez prudents, mais osez descendre jusqu'au bout du pierrier, franchir (à la descente, bien sûr) un bloc de 1 mètre de haut pour accéder à une espèce de "terrasse", sur laquelle vous trouverez, rive gauche, les 2 spits du rappel.

Un rappel de 25 m est suffisant.
Veiller à 2 points :
1 - nettoyer le sol des pierres en équilibre avant de descendre en rappel;
2 - assurez-vous qu'aucun bouquetin ne risque de faire rouler des pierres depuis les terrasses tout en haut de la rive droite du couloir : vous êtes pile en-dessous d'eux.
L'accès à la vire est tout à côté, en remontant un talus terreux sur 10 mètres (piolet indispensable si le sol est sec et dur). Ne restez pas plus de temps qu’il est nécessaire dans cet entonnoir au pied du rappel, et allez dès que possible vous mettre à l’abri sous le surplomb.

La vire commence là, avec une trace qui ne fera qu'aller en s'améliorant. Elle joue un peu les montagnes russes, vous faisant franchir d'abord 2 éperons, puis un petit couloir en forme de cône, terreux lui aussi (passage délicat sur 15 m de long, avec piolet encore), puis enfin 2 derniers éperons.
Vous êtes arrivés au bout de la Grande Vire du Ranc-Traversier.

Ensuite, c'est l'histoire de la rampe Pagran.
L'accès à la rampe se fait par un passage délicat et exposé. Sur 10 mètres, la sente traverse horizontalement un mur calcaire dont la solidité n'est pas la qualité première. Un couloir profond est en-dessous de cette traversée, ce qui pousse à bien réfléchir les mouvements à faire.
Cette rampe Pagran est rocheuse sur sa droite, d'un caillou friable, recouverte d'une couche de terre mais par endroits insuffisante en épaisseur. Ce secteur n’est pas vraiment accueillant. La partie gauche, elle, est herbeuse. C’est déjà plus sympathique, mais toutefois bien impressionnant. L’ensemble est fortement pentu, d’une inclinaison qui, à l'estime, doit être environ 35°-40° d'angle. Mais cette rampe est plus impressionnante que réellement difficile. Chercher un vague éperon rocheux, dans la partie centrale, au calcaire tout à fait satisfaisant même s’il est recouvert de cailloutis, et le remonter droit vers le haut en utilisant les nombreux reliefs comme autant de marches d’escalier. Une fois mis en confiance, tout se déroulera facilement jusqu’en haut. Arrivés sur la crête sommitale, osez (mais pas trop quand même) faire le funambule sur l’arête aiguë : vous aurez alors la sensation d’avancer entre 2 précipices insondables ! La salle à manger se trouve tout au bout, au-delà du petit téton rocheux, sur un espace dont l’herbe épaisse fournira les meilleurs sièges possibles (nombre de places limité…).

Au cas où la rampe Pagran apparaisse trop rebutante, il existe une façon honorable de finir la balade : il faut simplement faire demi-tour sur la vire, jusqu'à l'endroit du rappel.
Puis prendre alors la suite du couloir de Serre-Brion, vers le bas, dans un éboulis largement assez stable (même précaution en ce qui concerne le fait de ne pas traîner dans ce couloir, rapport aux chutes éventuelles de pierres). A la sortie de ce couloir étroit, aller sur la rive droite rejoindre un plus vaste entonnoir herbeux. Continuer la descente dans cet entonnoir, jusqu'au bas. Les 20 derniers mètres sont à nouveau en terre durcie par les ravinements et nécessitent là encore le piolet. Le pas de sortie est un peu amusant : il faut se mettre à plat ventre sur le gros caillou rondouillard qui ferme la ravine, laisser ses jambes pendre pour attraper de bonnes marches en-dessous dudit caillou. Cela paraît difficile, mais quand on connait la combine, c'est finalement très aisé. Les quelques derniers mètres sont sans souci, même s'ils peuvent inquiéter vus d'en haut : rester bien en rive droite contre le rocher.
Ce n'est pas complètement la fin.
Il faut quitter cette zone de risques que sont les pentes sous les barres et les falaises : en effet, on n'y est toujours pas à l'abri (j'ai vu une pierre, bien ronde, descendre presque jusqu'au sentier du périmètre !). Ne pas rester dans la trace tentante de l'éboulis qui continue droit en-dessous, mais emprunter l'éperon herbeux juste à droite (en descendant), car les pierres « choisissent » plus les ravines et « évitent » mieux les éperons...
Aller au plus rapide pour retrouver le sentier du Périmètre et sortir de la zone exposée.

Sinon, dans le cas où la rampe Pagran vous ait plu, vous pouvez continuer l’aventure vers le sud.
La trace des bouquetins est maintenant très nette, parfois même très confortable. Il faut toutefois rester bien concentré car la vire devient beaucoup plus étroite qu’avant. Vous vous engagerez alors dans une nouvelle série de montagnes russes, d’un effet très ludique, et qui, à chaque nouvel éperon, vous émerveillera chaque fois un peu plus. Le dernier cirque est plus que magnifique… Là encore, osez avancer, prudemment, et vous vous retrouverez au cœur d’une montagne inoubliable.

La sortie se fait lorsque l’on sent la crête toute proche, en tirant vers la droite le long de la barre rocheuse. La trace vous mène vers une petite brèche à laquelle on voudrait ne pas arriver trop vite pour profiter encore des sensations si puissantes éprouvées jusque-là.

Point coté 2012 : vous êtes sur la crête !
Le versant ouest de la barrière du Vercors vous accueille, avec tout son confort herbeux, et ses pentes douces et rassurantes. Mais l’esprit reste encore dans l’ambiance hors du commun de cette Grande Vire du Ranc Traversier.

Pour rentrer chez soi, il faut suivre une autre trace de bouquetin, vers le nord cette fois, et retourner au pas de Serre-Brion. Là, la descente vous remettra un moment supplémentaire dans l’atmosphère de la journée. Puis le cheminement en lacets, au pied des falaises, procurera de nouveaux panoramas éblouissants.
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Précautions

Pas mal de précautions à prendre. Casque - piolet - corde - descendeur - shunt : indispensables

Difficultés

La cotation pédestre n'est pas adaptée à ce type de situation, car il s'agit là d'une sortie nécessitant un rappel pour l'accès, et qui fait ensuite évoluer sur une vire bien inclinée. L'engagement est important.

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