Un nouvel itinéraire sur une idée soufflée par Aurélien.
C'est bien joli de commencer à marcher depuis la plaine, mais en attendant il n'y a pas la moindre signalisation sur le sentier, tout le monde part de plus haut, soit du sinistre parking de la combe de l'Ire la bien nommée, soit à l'opposé depuis le col de Bornette. La montée est un véritable jeu de piste avec pour corser le tout une nette discordance entre les traces inscrites sur ma vieille carte et la réalité qui est tout autre. Au prix de quelques errements, j’aboutis sur le bon sentier de l'ouest, celui qui passe dans la roche par un encorbellement de toute beauté, qui a du user plusieurs générations de tailleurs de pierres.
Sur le plateau, l'air est d'une incroyable sérénité. Il fait chaud, rien ne presse en Octobre. Les immenses alpages sont maintenant vides si l'on excepte un groupe de chasseurs fort aimables qui tape le carton à la terrasse des chalets d'alpages de la combe. Avec mes différents pinaillages durant la montée pour faire raccorder les multiples sentiers entres eux, j'ai une bonne heure de retard et j'en ai plein les guibolles. Mais le moral est au beau fixe. Depuis le début de la semaine on annonce pourri, et finalement quoi ? Il ne peut pas faire plus beau...
Alors je goûte à sa juste valeur ce paysage qui, sous cet angle inédit, me parait nouveau.C'est toujours un plaisir que de marcher sur un sentier inconnu, chaque changement d'orientation est une découverte, il faut mettre un nom sur chacun des sommets. Au dessus de la ferme de La Combe, bonne nouvelle...Le câble transporteur – qui doit être balèze si l'on en juge à la taille de l'infrastructure - est démonté, ce ne sera pas un obstacle durant le vol contre la grande falaise ensoleillée.
Au sommet, les conditions sont parfaites. Tout au plus pourrait on regretter la présence de grandes herbes sèches qui compliquent un peu l'installation de la voile. Pourtant avec ce petit vent de Sud-Est on ne peut pas trouver plus facile comme décollage. Eh bien je vais en rater un.... Un chardon tout sec ne veut pas me laisser partir, une suspente est solidement entortillée dans ses épines.... comme la brise est constante et bien orientée, finalement j'ai la flemme de tout réétaler. Je pose tout le paquet un peu plus bas, de petites tractions sur les avants, la voile se met en corolle, puis elle déploie ses ailes, il ne reste plus qu'a se retourner et en avant.
C'est maintenant l'automne en plein, les couleurs sont chaudes, la forêt multicolore. Pour ce qui est des thermiques, il faudra revenir.... rien, que dalle, si, juste devant Lanche Close, quelques tours sans perdre de hauteur, mais en longeant l'immense falaise, rien de plus, c'est d'une stabilité remarquable. En bas, un beau feu de broussaille révèle l'absence totale de vent dans toutes les couches de l'atmosphère, quand on lit les récits épiques de Véro ces jours derniers avec le vent violent, on a peine à imaginer un tel changement radical en si peu de temps. Comme je cherche désespérément une petite bulle salvatrice, au bout d'un moment mon altitude ne me permet plus de rejoindre l'attéro officiel de Doussard. Qu'à cela ne tienne, je me déroute pour atterrir au plus prés de la voiture.
A la finale une magnifique sortie ou j'aurai brulé pas mal de calories, c'est qu'il y a de la distance et finalement 1300 de dénivelé, voilà une montagne de charbon pour le moins bucolique - Pourquoi charbon ? Mystère ?