topo : Castor voie normale (arête SE) depuis Gressoney

Sur l'arête terminale (sommet tout au fond)

Données de l'itinéraire

  • Altitude départ : 2672
  • Altitude sommet : 4228
  • Dénivelé : 1580
  • Temps de montée : 2h30+3h
  • Temps de descente : 4h30
  • Orientation : Toutes
  • Balisage : Marques jaunes du Col de Bettaforca jusqu'au refuge Quintino Sella.
  • Itinéraire :
    • sur glacier
  • Accès : Tunnel du Mont Blanc > Val d'Aoste > Pont Saint-Martin > Gressoney > G. La Trinité > Staffal (Tschaval, au N par SR44 puis 43). Se garer au départ du téléphérique de Staffal.
Proposé le Geoffroy Rémi

Itinéraire

La très belle et très esthétique ascension du Castor a pour seul inconvénient de se situer en Italie, ce qui en rend l’accès assez long une fois franchi le tunnel du Mont Blanc. Mais une fois sur place, au fond du Val d’Aoste, c’est un vrai régal dans un dépaysement total.

Jour 1 : De Staffal au refuge Quintino Sella :

À Staffal (1820m), prendre le téléphérique, puis le télésiège qui mène au Col de Bettaforca (2672m) ; on gagne ainsi près de 850m de D+ (appréciable quand on vient de loin…) par rapport à la montée par le sentier principal.

Du Col, il reste 920m de D+ jusqu’au refuge. Pour cela, rejoindre le sentier principal n° 9 (qui vient de Staffal) et suivre ses nombreuses marques jaunes, via le Col de Bettolina (2905m). La seule petite difficulté de cette montée se présente vers la fin, lorsque vers 3500m, le sentier en crête, devenu rocailleux, se poursuit sur une belle arête rocheuse, chaotique et parfois étroite et aérienne ; mais elle est bien équipée de cordes fixes, ainsi que d’un petit pont en bois au-dessus du vide. Peu après l’avoir traversée, on accède au refuge Quintino Sella (3585m). Une fois au refuge, très sympathique, ne pas oublier de profiter de la vue déjà magnifique sur le Castor et le Lyskamm, la plaine du Po, le Viso, le Cervin…

Jour 2 : Du refuge au sommet, puis descente par l’itinéraire de montée :

Du refuge, rejoindre le glacier Felik tout proche (il l'était du moins en 2006 !) et le remonter, vers le N d’abord puis en obliquant vers la droite (NE). Il s’agit de rejoindre l’arête montante qui se trouve à droite de la pointe de la petite bosse pyramidale, le Felikhorn, qu’on repère aisément tout au fond, à droite des rochers. Le petit col peu marqué à gauche de la pointe s’appelle le Felikjoch. Passer largement sous le Felikhorn et le contourner par la droite pour rejoindre l’arête (pentes raides à 35°).

Une fois sur l’arête, monter au Felikhorn (4087m) puis descendre à gauche au Col Felik (Felikjoch, 4062m). Remonter alors la très large pente qui se dresse en face. Elle mène à la superbe et très esthétique arête (NW), parfois assez effilée, qu’on suit dans ses ondulations, en se tenant souvent juste à droite du fil, jusqu’au sommet du Castor, visible tout au bout. La prudence s’impose ici : attention à d’éventuelles corniches et aux passages exposés au-dessus des pentes à droite parfois très raides (avec d’énormes crevasses en contrebas, bien visibles à la redescente). Au sommet la vue est tout simplement grandiose, c’est un vrai festival des 4000 des Alpes (dont le Mont Blanc, le Grand Paradis, le Cervin…).

La descente se fait par la voie de montée.


Précautions

Celles de toute course glaciaire en haute altitude.

Difficultés

Course alpine cotée F, nécessitant une pratique de base de l'alpinisme facile. L'accès au refuge Quintino Sella comporte la traversée d'une arête rocheuse parfois assez aérienne mais équipée de cordes fixes. Baudrier, piolet et encordement indispensables sur le glacier entre le refuge et le sommet (arête SE parfois étroite et exposée).

Commentaires itinéraire

Geoffroy Rémi
17-04-2020 21:00:26

Salut Olivier,

Euh... eh non, malheureusement, je ne viens pas de me payer ce superbe sommet du Castor ! Car évidemment, d'une part, je suis comme toi sans doute confiné de chez confiné. Je me contente donc de descendre et remonter chaque jour les quelques 600 marches de la colline de Saint-Etienne au pied de laquelle j'habite. Et d'autre part, je serais en peine actuellement de remonter là-haut... j'ai largement passé l'âge !.

En réalité, je profite du confinement pour, justement, mettre sur bivouak quelques belles courses qui n'y sont pas encore et que j'ai faites il y a longtemps, bien avant de connaître le site. Le Castor, j'y suis monté... fin juin 2003 ! Le récit de ma sortie va suivre, avec les photos d'alors.

On crapahute comme on peut, par les temps qui courent !

olivier lochard
17-04-2020 11:20:25

A ce propos , il y a un bon dossier sur le Site Média " Atlantico" qui s'intitule : " Sanctionner les abus de pouvoir du confinement : mode d'emploi"

A+


olivier lochard
17-04-2020 11:12:39

salut geoffroy

 il n'y a pas de mesures de confinement  , dans cette région ? Peut-être ne sont-elles pas aussi strictes ou absurdes par leur généralisation outrancière ...On ne voit pas bien ce qu'un individu isolé- dans la nature et respectant à l'occasion les gestes de protection  , pourrait avoir de nocif... l'uniformisation collectiviste de ces types de décisions , qui masquent à peine la médiocrité des "petits chefs" revendiquant outrancièrement leurs dogmes  et leurs erreurs lourdes de conséquences , est une aberration digne de Kafka


Geoffroy Rémi
16-04-2020 10:55:39

Oups ! Et bravo pour ta sagacité. Dans ma hâte je me suis en effet trompé dans l'écriture de l'altitude du petit Felikhorn : il s'agit bien évidemment de 4087m, et pas de 4807m !!!

Je vais donc rectifier de ce pas.

Tu connais sans doute cette page très intéressante de Wikipedia consacrée au débat très complexe sur le nombre des sommets des Alpes de + de 4000m :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sommets_des_Alpes_de_plus_de_4_000_mètres

Notre Félikhorm y figure tout à la fin dans la liste des "sommets secondaires", parmi ceux du Castor. Son altitude y varie d'ailleurs selon qu'elle est donnée par les Suisses (4093) ou par les Italiens (4088). Rien n'est simple...

Merci à toi.


olivier lochard
15-04-2020 23:56:12

Felikhorn 4807 m ?! je connais assez bien cette région  et il n'y a aucun sommet , et encore moins le Felikhorn , de 4807 m...


Sortie : Sacré Castor


Entre la Dent Parrachée (le w.e. précédent) et la Pointe Gnifetti, deux semaines après), ce fut un début d’été en fanfare. En effet c’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’aller en Italie pour se faire successivement deux sommets aussi exceptionnels du massif du Mont Rose !

Nous étions onze ce jour-là à vouloir gravir le Castor. Soit 3 voitures pour le (long) voyage jusqu’à Gressoney, puis 4 cordées pour l’ascension du lendemain… Le samedi, du départ ultra-matinal de Sainté jusqu’à l’arrivée au refuge Qintino Sella, en passant par les remontées mécaniques de Staffal puis la grimpette du col jusqu’au refuge, tout a marché comme sur des roulettes. Merci Robert, impeccable organisateur de cette aventure. Et personne n’a calé dans la traversée de l’arête rocheuse assez déchiquetée qui mène au refuge – surprenante mais excitante "mise en bouche"qui sans les cordes fixes et la passerelle en aurait sûrement découragé quelques-uns…

Le refuge (malheureusement dans le brouillard quand nous y sommes arrivés) et les gardiens étant vraiment agréables, j’ai pour une fois passé une assez bonne (quoique trop courte) nuit. Mais le lendemain, peu après notre départ au petit matin, à peine étions-nous arrivés sur le glacier à proximité du refuge, voici que l’une de nous défaille : gros malaise ? mal des montagnes ? Rapidement, Robert décide de revenir avec elle au refuge, avant de redescendre avec elle  jusqu’à Staffal ! C’est son copain Marcel, bien chevronné lui aussi, qu’il charge de le remplacer pour emmener notre petite troupe quelque peu désarçonnée jusqu’au sommet.

Après avoir refait nos cordées, nous repartons enfin, l’envie et la niaque reprennent le dessus !

La suite sera un pur enchantement : il fait beau, le glacier est en excellente condition. Seul bémol : alors que nous étions parmi les premiers à partir à l’assaut du Castor, le temps perdu lors de l’incident ci-dessus a permis à tous les autres alpinistes candidats au sommet de nous devancer ! Leur longue file s’étire devant nous. Mais on va finir par en dépasser quelques-uns (et oublier les autres).

Jusqu’au Felikjoch, nous serons à l’ombre. Mais une fois au col, changement d’orientation, nous voici soudain inondés de soleil, éclaboussés par la blancheur de la neige. Quel régal dans ces conditions que ce superbe parcours d’arête au-dessus du monde ! La longue arête finale (avec le sommet en vue tout au bout) est un de mes tout meilleurs souvenirs de montagne : très fine, comme suspendue au-dessus du vide, c’est une pure merveille… à condition d’avoir le pied sûr et de ne pas avoir le vertige !

C’est pourtant là que s’est produit un second incident, lorsqu’un des membres de notre cordée (menée par Marcel) s’est à son tour senti mal ! Maux de tête, nausée… le mal des montagnes, assurément ! Marcel envisage le demi-tour. Je suis effondré : si près du but !!! On parlemente… Je tente de persuader le copain d’essayer encore un peu, le sommet est si près… Finalement, courageux, il accepte de tenter le coup… et ça a marché !! Nous voici au sommet du Castor !!!

Le copain ne va pas mieux, mais il a tenu le coup. On a dû rester trente secondes au sommet, le temps de faire trois photos, de voir que le panorama sur toutes les Alpes est absolument sublime (peut-être le plus beau et le plus vaste que j’aie jamais vu) et nous voici repartis en sens inverse.

Descente tout aussi magique. Cette fois on voit parfaitement à notre gauche, en contrebas, les énormes crevasses béantes au-dessus desquelles nous avons déjà évolué à la montée (mais sans pouvoir les apercevoir). Et au fur et à mesure de la descente les symptômes du copain disparaissent. Super ! Tout va bien !

Et le reste sera sans histoire, heureusement. On reverra à la descente le refuge, le passage d’arête rocheuse, le col, etc. Et une fois en bas, on va bien sûr retrouver Robert et la copine défaillante qui s’est bien requinquée entretemps.

Sacré Castor !

(sortie rédigée en août 2021)


Arrivée au refuge Quintino Sella
Sur le glacier, le Felikjoch en vue (à droite)
Dans la montée au Col Félik (vue arrière)
Pause (gaffe aux crevasses !)
Arête en vue (ça se redresse !)
Du Col vers le sommet (au fond)
Sur l'arête terminale (sommet tout au fond)
Au sommet
Vue sur les sommets voisins
Dans la descente de l'arête terminale
Fin de descente de l'arête, vue arrière
L'arrête rocheuse avant le refuge

Données de la sortie

  • Date :
  • Durée :
  • Dénivelé :
  • Participants :
  • 29-06-2003
  • 4h30 (?)
  • 1580 m
  • 10 cafistes de Saint-Etienne


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